Trouble-fêtes !
Depuis plusieurs semaines, la population ne peut s’empêcher de penser à la préparation des fêtes de noël et de fin d’année. Dans trois jours, c’est noël, dans neuf, le réveillon et dans dix, ce sera la nouvelle année. A ce stade, tout le monde a hâte de finir avec l’année en cours pour diverses raisons mais il faut dire que celle-ci a particulièrement été difficile, tant pour les dirigeants mais surtout pour la population. Jusqu’à l’heure actuelle, l’instabilité règne dans tout le pays pour la simple raison que les dirigeants ne se préoccupent pas des vrais besoins de la population. Résultat : sur une population estimée à 23,5 millions d’habitants, 95% d’entre nous sommes classés dans la catégorie des pauvres, vivant avec mois de 2 dollars par jour. On ne sait pas pour ceux qui vivent avec un peu plus de 2 dollars mais on peut être sûr qu’ils ne sont pas totalement riches, en tout cas pas comme les hommes au pouvoir. Ces derniers ont tout simplement profité de leur statut actuel pour se remplir les poches et essayer de rester en place pour s’enrichir encore plus. On ne sera pas les premiers à penser que le régime actuel a complètement délaissé le volet social et la lutte contre la pauvreté, raisons pour lesquelles le principe de redevabilité a été rompu depuis longtemps.
Au contraire, le régime n’a pas cessé de manipuler, voire même d’acheter des élus et autres institutions indépendantes pour étendre son réseau au maximum. Jusqu’à aujourd’hui, il est donc tout à fait normal si le pays continue d’être mouvementé par des revendications en tout genre. Cette année, la situation de Madagascar a encore empiré et la population est sur le point de sortir de ses gonds. A dire vrai, les gens supporterait mal qu’on leur gâche les fêtes pour des raisons politiques. Mais c’est pourtant ce qui est en train de se passer avec la recrudescence de l’insécurité, l’adoption de la Loi de finances initiale 2016, l’inaction face à la revendication des îles malgaches dans le canal du Mozambique et enfin la tenue des élections sénatoriales, censées avoir lieu dans 7 jours. Par ailleurs, l’entassement des ordures et les odeurs nauséabondes qu’elles dégagent sont en train de pourrir la vie des citoyens, et pas seulement ceux de la Capitale qui doivent encore en plus patienter des heures dans les embouteillages.
A l’heure actuelle, dans la dernière ligne droite avant la fin de cette année, la majorité de la population n’est pas satisfaite des dirigeants actuels même si ces derniers ont revu leur note du deuxième RRI à la baisse, juste pour paraître plus crédible. Pour le volet social, le gouvernement aurait atteint un peu plus de 96% de ses résultats mais le fait est que la population pourrait ne pas en dire autant. Ensuite, l’adoption de la LFI 2016 avec le budget de la présidence chiffré à plus de 100 milliards d’ariary ne démontrent pas réellement la volonté des dirigeants à lutter contre la pauvreté. Grâce à tout l’argent circulant dans les hautes sphères, les tenants actuels du pouvoir pourront organiser des dîners de fêtes avec tous les produits de luxe qui puissent exister, mais en même temps graisser les bonnes pattes pour s’assurer une victoire écrasante aux prochaines élections sénatoriales.
Pendant ce temps, la majorité de la population galère presque comme tous les jours et ne peut s’empêcher d’en vouloir aux hommes du régime actuel. Sérieusement, les fêtes risquent d’être maintenant gâchées par les résultats du scrutin du 29 décembre prochain. Déjà à l’heure actuelle, les polémiques autour de ces élections ne cessent de gonfler et les contestations risquent d’être nombreuses. Depuis que l’ancien expert comptable est aux commandes du pays, ses hommes n’ont cessé de jouer aux trouble-fêtes pour concrétiser leur rêve politique de mettre en place un régime dictatorial dans lequel la population déjà pauvre serait taxée jusqu’à la moelle pour rester engluée dans la pauvreté. A la moindre occasion et pour un rien, la population pourrait donc faire la fête aux tenants du pouvoir pour exprimer son ras-le-bol total.
Laza Marovola