Elections Université d’Antananarivo – Les enseignants-chercheurs dénoncent des magouilles
Le mauvais exemple vient d’en haut. Des magouilles, des manœuvres, violation et favoritisme font irruption dans les élections des Universités. Le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mensupres) dicte ses lois. Si les Universités apparaissent comme une vitrine de la démocratie à Madagascar, en réalité ce n’est pas le cas. La campagne électorale vient à peine de commencer ce lundi pour la course à la présidence des Universités, et des anomalies ont été déjà constatées.
L’organisation laisse à désirer. En effet, l’on s’attend à une élection directe mais c’est une moyenne de rangs qu’on veut affecter dans les Universités. Une « note de service N° 101/2015- MESUPRES/SG/SLDC » du 25 novembre2015 signée par Christian Guy Ralijaona, SG du Mensupres stipule que le
« comité électoral garant moral de l’authenticité du scrutin et de la sincérité du vote… se compose du comité exécutif actuel ». Autrement dit, le Comité électoral indépendant (Ceni) doit être dirigé soit par le président de l’Université ou le vice-président si l’un d’eux ne sont pas candidats aux différents postes électifs et avec les membres de son comité. Une note qui a fait sauter tout le monde au plafond, car c’est un fait inouï dans l’histoire des élections dans les universités.
Boycotter l’élection
Le président de l’Université d’Antananarivo, candidat à l’élection, profite de cette note pour la tourner en sa faveur. Il a nommé son vice-président et son coordonnateur général, comme président et vice-président du Ceni au lieu de bénévoles. Pour certains enseignants-chercheurs, c’est un « comité électoral non indépendant » qui prend forme pour organiser l’élection. Par ailleurs, ils dénoncent l’inauguration précipitée de la résidence non-équipée des étudiants avant l’élection. Pour eux, cette note de service donne lieu à la reconduction tacite de l’actuel président de l’Université. Tracassés par ces irrégularités qu’ils ont vues et constatées, les électeurs seront en réunion ce jour à 9h à l’Ecole supérieure Polytechnique de Vontovorona.
Des enseignants-chercheurs de cette même Ecole de Vontovorona ont déjà émis leur avis, celui de boycotter l’élection pour des raisons non connues actuellement mais qui coïncident avec celles citées plus haut. Pour ceux d’Ankatso, des doléances ont été envoyées à Marie Monique Rasoazananera, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, mais cette dernière, un expert juridique, préfère tester dans le mutisme devant cette infraction. Juridiquement, c’est un décret d’application ou un arrêté ministériel qui doit confirmer les modalités de l’élection et non pas une note de service envoyée par le SG du Mensupres à laquelle toutes les universités doivent se plier.
E.F