Les leaders du « Hetsika Madagasikara miaro ny nosy malagasy » ont réaffirmé leur volonté d’effectuer une grande marche demain dans le cadre des manifestations prévues pour la récupération des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas de India boudées par l’Hexagone. Prévue partir d’Ambohijatovo et passée par l’avenue de l’indépendance pour finir devant l’ambassade de France, ce « diabe » n’a pas reçu d’autorisation en bonne et due forme de la Préfecture de police d’Antananarivo. De ce fait, ce samedi risque d’être mouvementé d’autant plus que l’Etat Major Mixte Opérationnel de la Région Analamanga dirigé par le général Florens Rakotomahanina a reçu une réquisition de la Préfecture pour empêcher tout attroupement de personnes, notamment à Ambohijatovo aux alentours de la place de la démocratie qui vient d’être rouverte par la commune. Le général Florens Rakotomahanina a indiqué hier que les éléments des forces de l’ordre mettront tout en œuvre pour empêcher les attroupements et la grande marche de demain. Il ne faut donc pas mettre de côté le fait que l’utilisation de la force sera de rigueur pour faire plier les plus récalcitrants. Si de leur côté, les manifestants ne reculeront devant rien et que de l’autre, les forces de l’ordre ont pour mission de tout arrêter, on ne peut donc s’attendre qu’à des échauffourées et au désordre total dans la ville.

Aucune liberté d’expression 

Le fait que les forces de l’ordre aient reçu l’ordre d’empêcher la population de s’exprimer librement n’est pas nouveau dans le mesure que l’année dernière, cela a déjà été monnaie courante. Toutefois, la situation actuelle est quelque peu différente pour la simple raison que les dirigeants ne prennent pas une position franche par rapport à la question des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas de India, et ce malgré la déclaration de l’actuelle ambassadrice de la France. Théoriquement, tous les citoyens sont libres d’exprimer leurs idées et opinions mais cela reste juste une théorie. A maintes reprises, les dirigeants ont toujours trouvé les moyens de stopper les frondeurs dans leur élan de revendication en utilisant les forces de l’ordre comme force de répression et en créant de toutes pièces des dossiers compromettant contre les leaders des dits mouvements. Et aujourd’hui, les dirigeants ont tout intérêt à stopper ce mouvement de revendication des îles malgaches pour que ce dernier ne soit pas assimilé à des troubles postélectoraux et post-présentation de vœux. Pour expliquer cette démarche visant à mater la population, les responsables étatiques n’auront aucune honte d’affirmer que tout un chacun est libre de s’exprimer mais chacun chez soi. On peut une fois encore soulever la peur constante d’un possible coup d’Etat, signe d’un régime faible et impopulaire.

Laza Marovola