Enlèvement des ordures dans la Capitale – Le ministère de la Population se croit plus malin
Vers la moitié du mois de décembre de l’année dernière, période à laquelle les ordures ménagères commençaient réellement à s’entasser partout dans la capitale de la Grande Ile, Max Rostand, chef du service assainissement du Service Autonome de la Maintenance de la Ville d’Antananarivo avait fièrement indiqué que tout sera ramassé avant la fin de l’année 2015. Peu de temps après, le Samva a reçu une subvention de la part de l’Etat mais cela n’a eu aucun impact concret. Ensuite, l’Etat a décidé d’enclencher l’opération Coup de Poing mais cette dernière s’avère inefficace. Aujourd’hui, tout le monde peut constater que les ordures continuent de s’entasser parce que les camions de ramassage ne peuvent pas tout emporter, même après 2 ou 3 voyages. Il faut dire que certains « points noirs » nécessiteraient au moins 40 à 50 voyages selon Max Rostand. Aujourd’hui, le ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme se dit venir à la rescousse du Samva en mobilisant 400 personnes pour des travaux de Haute Intensité de Main d’Œuvre notamment du côté d’Ambolonkandrina, Ambohipo, Ankatso, Andavamanba, Ilanivato et Anosipatrana. Le communiqué de presse de ce ministère évoque une réponse aux sollicitations de ses partenaires à inscrire dans les activités de protection sociale mais il faut se demander si ce n’est pas un geste pour espérer une bonne note de la part des dirigeants.
Le sale boulot pour les démunies
Jusqu’à présent, la majorité s’accorde à dire que le régime actuel ne possède pas de plan social concret pour lutter contre la pauvreté dans le but de la diminuer considérablement. Au contraire, la pauvreté n’a fait que gagner du terrain ces deux dernières années pour concernant aujourd’hui près de 95% de la population. Compte tenu de la réalité, les dirigeants n’ont donc pas de solution concrète durable pour la majorité de la population, raison pour laquelle ils ont toujours opté et organisé pour des travaux de Haute intensité de main d’œuvre. Cette fois encore, le ministre de la Population le prouve en indiquant que cela vise à « offrir aux populations démunies des sources de revenus temporaires en échange de travaux pour l’entretien des biens communautaires et la prévention des aléas. » En d’autres termes, ce dit ministère utilise la Population en prétendant venir à son aide dans la mesure où ces démunies ne refuseront jamais un salaire de 3500 ou 5000 ariary pour une durée de travail de 5 heures. Mais quand la ville sera débarrassée des ordures, soyons surs qu’aucun responsable étatique ne s’occupera de ces populations démunies qui retourneront dans leur galère quotidienne. Au final, on peut en conclure que le soutien du ministère de la Population est tout simplement et purement intéressé.
Laza Marovola