Bois de rose – La levée ou non de l’exportation zéro pour cette semaine
La 61ème réunion du comité permanent de la Cites s’ouvrira ce jour et durera jusqu’au vendredi. Le comité se penchera sur le dossier de Madagascar le jeudi. Cette réunion tant attendue par les gouvernants de ce pays. En effet, nos chers dirigeants espèrent que la Cites lève les zéro exportations de bois de rose pour la Grande île. Le pays a au moins à deux reprises demandé cette levée d’exportation zéro, une demande qui est évidemment rejetée par la Cites. Pour prouver à cet organisme que le pays sera désormais sage, le gouvernement a fait adopter à l’assemblée nationale la loi sur la lutte contre le trafic de bois de rose en décembre. Une action plutôt tardive car, dans le pays, l’adoption d’une loi ne vaut pas dire application. Pour preuve, en 2010, le gouvernement a sorti un décret portant sur l’interdiction de coupe, de transport et d’exportation de bois de rose. Malgré ce décret, le trafic de bois de rose continue toujours. Dans la lutte contre la corruption, le pays a mis la chaîne pénale anti-corruption, mais la plupart des personnes que le Bianco a osé traduire devant cette chaîne ont trouvé leur liberté. Il faudra donc plus de temps à la Cites pour voir si les dirigeants veulent vraiment lutter contre le trafic de bois de rose. L’adoption de la loi contre le trafic de bois de rose n’est qu’un écran pour tromper la Cites. Malgré la promesse du Président Hery Rajaonarimampianina de mener une lutte acharnée contre ce fléau au début de l’année 2015, le gouvernement a autorisé l’exportation de 30 000 rondins quelques mois plus tard au Singapour. D’après nos sources, l’autorisation émane du Ministère de l’environnement, qui était à l’époque sous l’égide d’Anthèle Ramparany. Ce membre du parti présidentiel Hvm figure toujours dans la liste du membre du gouvernement. Si l’Etat voulait vraiment prouver sa bonne volonté avec la Cites, le Chef de l’Etat aurait déjà remercié ce Ministre. Outre ce membre de gouvernement, plusieurs hautes personnalités sont liées de près ou de loin au trafic de bois de rose. Tout le monde sait qu’au niveau de la chambre basse, une personne était autrefois un « opérateur » dans la filière. Il bénéficie actuellement l’immunité parlementaire. Même élu en tant qu’indépendant, il a toujours travaillé avec le Hvm pour protéger Hery Rajaonarimampianina. Le parti au pouvoir n’a pas aussi hésité à mettre Bekasy dans sa liste des conseillers municipaux alors que celui-ci avait une affaire avec la justice sur le trafic de bois de rose. Des personnes dans le « milieu » oscillent donc autour des hauts dirigeants. Il parait même d’après les indiscrétions que les trafiquants paient des écolages pour bénéficier d’une protection d’en haut lieu. L’exportation illicite de bois de rose s’élève à plus de 690 millions de dollars.
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