Budget primitif 2016 de la Cua – S’endetter jusqu’à 60 milliards d’ariary !
Mieux vaut tard que jamais et c’est seulement la semaine dernière que la Cua a son budget pour cette année. Et coup de théâtre : il s’élève à 97 milliards d’ariary alors que sa réalisation est de l’ordre de 20 milliards d’ariary chaque année. La différence sera trouvée donc par des prêts à … long terme. A coup sûr, Lalao Ravalomanana ayant un mandat de 4 ans va laisser une sale ardoise à son successeur.
Une fois que le budget primitif est voté par le conseil municipal, la voie est ainsi libre à son utilisation. Seulement pour cette fois-ci, beaucoup se demandent où la nouvelle maire élue va dénicher la somme indiquée : 97 milliards d’ariary ! Les recettes de la Commune urbaine d’Antananarivo tournaient chaque année autour de 20 milliards d’ariary si on a fait habituellement une projection autour de 33 à 35 milliards d’ariary selon les budgets des trois dernières années. Malgré des tentatives d’élargissement des assiettes accompagnées de forte pression fiscale, la réalisation ne pouvait pas aller bien loin. A tout cassé, le maire Andry Rajoelina ainsi que les présidents de la délégation spéciale qui se sont succédé à la tête de la Capitale n’ont pu octroyer que 3 à 4 milliards d’ariary pour le budget d’investissement alors qu’en ces temps-là, et n’en déplaise à Madame Lalao Ravalomanana, la Cua s’occupait des ordures, de l’accès à l’eau potable, de l’entretien routier, du déplacement urbain, de la propreté de la ville, de l’agriculture urbaine, de la gestion des marchés municipaux et ceux des fokontany, du développement vers le Grand Tanà, des canaux d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluie, de premiers secours pour les cas d’incendie et d’éboulement, de l’éducation jusqu’à faire fonctionner les cantines scolaires en passant par l’entretien des bâtiments scolaires et du paiement des maîtres Fram, et entre autres des célébrations des journées mondiales et internationales.
Spécialité
Mieux, on a commencé à la mise en place du corps des sapeurs-pompiers dans chaque arrondissement et surtout à une médiathèque ultramoderne au sein de l’Hôtel de ville. C’était du temps du Pds Edgard Razafindravahy et le tout avec si peu de recettes.
Dans ce budget primitif 2016, il n’a pas été indiqué que cette différence de 60 milliards d’ariary vient des recettes fiscales. Tous ont donc compris que le Conseil municipal à majorité Tim de Marc Ravalomanana a donné le feu vert pour des prêts et on sait qu’ils seront à long terme, c’est-à-dire que le remboursement peut attendre. Seulement, ce sont les contribuables tananariviens qui vont trinquer et non uniquement parce que le futur maire héritera d’une ardoise bien salée. En un an, si l’actuelle dirigeante de la ville peut se permettre d’emprunter 60 milliards d’ariary, on peut aisément imaginer le volume de la facture à la fin de son mandat. Apparemment, cette course à faire porter d’énormes dettes sur le dos de la population malgache n’est pas exclusivement une spécialité du Hvm mais aussi celle du Tim !
Luc Matthieu