Reboisement industriel – Atténuation des effets des défrichements
À la demande de ses pays membres, la Fao surveille régulièrement les forêts mondiales, leur gestion et leur utilisation grâce à l’Évaluation des ressources forestières mondiales (Global Forest Resources Assessment – Fra). Ce rapport national est préparé comme une contribution à la publication de la Fao, l’Évaluation des ressources forestières mondiales 2015 (Fra 2015). Le contenu et la structure sont en conformité avec les recommandations et les directives données par la Fao dans le document Guide pour l’établissement des rapports nationaux pour le Fra 2015. Ces rapports ont été soumis à la Fao en tant que documents officiels du gouvernement. Le rapport montre l’importance du reboisement sur la couverture forestière à Madagascar mais aussi les défrichements.
Le secteur forestier dans la République de Madagascar a un rôle capital dans la vie de la société malgache. C’est à travers la forêt que le peuple malgache procure bon nombre de produits pour satisfaire certains besoins vitaux de la famille tels que les bois de construction ; les bois d’énergie ; les plantes médicinales ; des produits de chasse pour la consommation familiale et la commercialisation…. Ce capital régresse de temps en temps du fait que l’accès dans cette ressource lui est devenu une pression faute d’une gestion rationnelle appropriée. Par exemple, la couverture a connu un recul spectaculaire dans les trois dernières décennies dans lequel la forêt se transformait en friche. Cette dernière n’arrive pas à se restituer que les actions dévastatrices de l’homme lui frappaient de nouveau entraînant à la fin sa disparition.
Madagascar entrait dans la mise en œuvre du plan tri quinquennal qu’est le Plan d’Actions Environnementales. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme national (Pae), au niveau du secteur forestier, des textes législatifs et réglementaires en découlent notamment la Loi forestière. Au niveau de la ressource forestière, l’impact était peu palpable parce que l’Administration qui est en charge de la forêt n’arrivait pas correctement à exercer ses rôles régaliens (encadrement ; supervision ; suivi –évaluation ; contrôle) faute de moyens adéquats : matériels ; financiers et humains. Concernant ces derniers, le renouvellement des agents est au ralenti alors que nombreux sont ceux qui accèdent à la retraite ou décèdent.
Force est de constater également que la stratégie dans la mise en application de la politique forestière entre autres la gestion de proximité des ressources a connu un problème d’appropriation au sein des populations riveraines de la forêt.
Reboisement
A Madagascar, le boisement et le reboisement sont groupés dans la même rubrique ; à cet effet, il est difficile de les scinder car les rapports d’activités émanant des services décentralisés y relatifs ne les ont pas distingué. En principe, toutes les plantations s’effectuent sur des terrains qui n’étaient pas boisés auparavant. On considère donc que les plantations sont des boisements.
Depuis 2005, la superficie plantée est de l’ordre de 25 000 ha par an. La campagne de 2007/2008 a même connu une augmentation spectaculaire de 34 000 ha qui est due en partie à la promotion de reboisement industriel et quelques reboisements communaux et privés.
Les taux annuels de défrichement, des feux de forêts et des feux dans les autres terres boisées ont été estimés par rapport à la moyenne des données de 2001 à 2010 respectivement de 3 726 ha/an, de 19 615 ha /an et de 273 000 ha/an.
En attendant la confirmation des informations provenant de l’étude de l’équipe One, Ftm, Mnp , la superficie de l’an 2015 a été calculée en enlevant la déforestation de 2011 et de 2012 et aussi la tendance des déforestations en 2013 jusqu’en 2015 de la superficie forestière de 2010 (Fra 2010) donnant 12 473 432 ha.
Concernant les autres terres boisées, la déforestation est estimée à 273 000 ha/an.
Suite à une nouvelle estimation d’experts et contrairement à Fra 2005, on considère que la forêt primaire couvre environ 24 % des forêts. Les autres 73,5% sont considérés comme perturbés et comme de type « Autres forêts naturellement régénérées » et la plantation à 2,5%.
La moyenne de plantation entre 1990 et 2000 est estimée à 4 100 ha/an. Elle est estimée à 3 600 ha/an entre 2000 et 2005. La tendance des plantations est croissante vu que le programme national prévoit un reboisement de 250 000 ha entre 2007 et 2012, la moyenne de plantations a été de 20 745 ha/an entre cette période. Depuis 2005, on estime cependant que la superficie plantée annuellement en moyenne est de l’ordre de 25 000 ha/an. La campagne de 2007/2008 a connu une augmentation spectaculaire de 34 000 ha due à la promotion de reboisement industriel et reboisements privés (Promotion plantations à vocation biodiesel)
Compte tenu de la crise politique à Madagascar depuis 2009 et qui a perduré jusqu’à ce jour, les activités du secteur sont presque paralysées. A titre d’exemple, la stratégie de reboisement est peu suivie à cause du manque de moyens suffisants.
Aire protégée
Volume total et commercial des forêts en 1990, 2000, 2005 et 2010 : pour les années de référence, le calcul a été fait en appliquant à la superficie forestière (indiquée dans T1 pour les années 1990, 2000, 2005 et 2010) la même valeur de m3/ha que l’année 1996 soit 171 m3/ha de forêts. Ce chiffre semble assez élevé compte tenu de la situation actuelle mais il n’y a pas d’autre estimation.
Le volume commercial est estimé à environ 28% du matériel sur pied pour les forêts et 10% pour les autres terres boisées (estimation d’expert).
L’application de la nouvelle politique forestière (en 1997) qui détermine la gestion forestière durable et la mise en œuvre de l’Engagement de l’Etat à travers la Déclaration Présidentielle à Durban de tripler la superficie des Aires Protégées à Madagascar a désormais défini l’orientation des stratégies et des planifications forestières. A ces termes, les forêts ont été zonées de manière à ce qu’elles soient incluses en grande partie soit dans le système d’aires protégées soit dans les sites de gestion forestière durable (Sgfd) qui sont principalement destinées pour la production durable. Le reste de la partie est consacrée pour le reboisement (non exploitable sauf sur le site de 70 000 ha de la société Fanalamanga et une partie de la superficie de 60 000 ha de la zone Haute Matsiatra sur le sud des Hauts plateaux).
La forêt de production est formulée pour satisfaire les besoins en bois de tout genre. La mise en place des Sgfd a commencé en 2006 jusqu’à l’obtention de 2,5 millions d’ha en 2010. Concernant les aires protégées, 4 000 000 d’ha environ de forêts sont prévues en 2010. Cependant les informations concernant la mise en œuvre de ces programmes manquent et ils n’ont pas pu être intégrés dans le Fra 2015.
Recueillis par FR.