Agoa et MCA – Madagascar ne remplit pas les conditions
En réalité, la Grande île ne remplit pas certains critères incontournables pour pouvoir bénéficier des avantages de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) et du millenium challenge account (MCA) du gouvernement américain. Le respect du droit de l’homme, la promotion de la démocratie, ainsi que la protection de l’environnement à Madagascar sont encore loin de la référence requise. En matière de démocratie, par exemple, la population malgache n’a pas le droit de tenir une réunion en public et les descentes dans la rue sont spectaculairement réprimées. D’un autre côté, le ministère de l’Intérieur a l’habitude de sortir des interdictions de manifestation pour une période bien déterminée mais finalement reprise à chaque fois, et les préfets rejettent systématiquement toute demande d’autorisation pour des rassemblements. Les Catholiques en savent quelque chose puisque la procession de 200 mètres destinée à fêter l’Eucharistie a été bel et bien annulée par ce ministère.
Braconniers
Après deux années du régime Rajaonarimampianina, personne n’a réussi à exprimer en public son point de vue vis-à-vis de la gestion du pays, sans que la force répressive ne soit intervenue pour disperser la foule.
En matière de protection de l’environnement, le régime n’arrive pas à arrêter le trafic des espèces sauvages interdites au commerce international et qui sont extraites directement de l’intérieur des zones protégées. La création de plusieurs dizaines de nouvelles aires protégées ne s’est fait que sur le plan théorique puisque les braconniers continuent de cueillir en toute impunité des produits de la biodiversité endémique du pays. Dans la majorité des cas, les rares cas d’arrestation de petits trafiquants se font en majorité auprès des douanes étrangères. Pour le volet du droit de l’homme, la condition de vie, en général, de la population témoigne du flagrant irrespect de ce critère. Pauvreté, famine, mauvais traitement des citoyens ainsi que l’inaccessibilité aux soins constituent déjà des cas graves du non-respect de droit de l’homme à Madagascar.
Dominique Val