Après exactement 50 jours de captivité, Arnaud, 17ans, a recouvré la liberté si sa petite cousine de 14 ans a laissé sa vie, dans une histoire qui ne les concerne guère. Finalement, il n’a pas été aussi loin que ça puisque les forces de l’ordre ont pu le localiser dans une maison sise à Tanambao II. Cette affaire a fait couler beaucoup d’encres et outre ceux qui se trouvent déjà en prison, 5 autres personnes dont 2 femmes, ont été interpellées.

Tout finit bien en somme pour Arnaud, un des deux enfants kidnappés le 23 novembre dernier et donc le seul survivant. Ce dernier a sûrement passé ses plus mauvaises fêtes de la Nativité et de fin d’année de sa vie puisqu’il n’a retrouvé sa liberté qu’en ce début d’année. Jusqu’ici, ses conditions de détention ne sont pas connues, ni aussi celles de la petite Annie et surtout les circonstances qui ont entouré et provoqué la mort de cette dernière. Assurément, un intense travail de debriefing va attendre le jeune homme, puisque cela permettra de tout savoir sur cette affaire qui a fait énormément de bruits dans notre pays. Selon les informations reçues, le puzzle a été rassemblé à partir de très nombreux renseignements qui sont parfois contradictoires, comme tout dossier complexe. Les forces de l’ordre ont donc pu libérer Arnaud vers 17 heures hier après-midi dans une maison située à Andranomadio, Tanambao II et qui appartient, semble-t-il, à un magistrat travaillant à la Cour d’Appel de Toamasina. A l’heure où nous mettons sous presse, d’autres individus sont traqués par les forces de l’ordre si 5 personnes dont 2 femmes, sont déjà en état d’arrestation. Certainement, ces dernières vont connaître les affres du cachot, tout comme les 20 autres personnes déjà mis sous mandat de dépôt dans cette même affaire. Parmi ces 5 mêmes personnes, une a été arrêtée à Vavatenina et est blessée car en tentant de fuir, il a reçu une balle des forces de l’ordre.

Ministère de la Justice
Pour en revenir à la genèse de cet épineux dossier, rappelons d’abord qu’Annie et Arnaud ont été enlevés pour la simple raison qu’ils sont les enfants de l’opérateur en bois précieux, Arland Ramiliarison. La rançon exigée par les ravisseurs a atteint une sommité jamais connue dans ce genre d’affaires : 4 millions d’euros ! Du coup, beaucoup ont cru que le dénouement de cet enlèvement ne va pas se jouer dans le pays où il est extrêmement difficile de se balader avec une somme pareille, d’autant que c’est en devise étrangère. Si l’affaire a connu un certain silence, c’est la mort tragique de la petite Annie, violée puis assassinée de manière barbare, qui a provoqué un séisme général, non seulement à Toamasina             mais dans tout Madagascar. Dans les salons privés, le cercle familial, entre collègues de travail, et même à l’Eglise, on ne parlait que de ça, et Annie a été enterrée juste avant noël dernier. Bizarrement, tout tournait autour des agents du ministère de la Justice puisqu’on parlait, d’abord, de l’utilisation d’un détenu qui, selon l’administration pénitentiaire, n’a finalement pas quitté les geôles de Tsiafahy. Puis, on a retrouvé la voiture prise et utilisée par les ravisseurs dans la maison d’un autre personnel de la Justice et actuellement, on parle d’une autre maison d’un magistrat mais qui selon d’autres sources, l’information s’avère être fausse. Evidemment, cela soulève énormément de questions, non seulement pour les enquêteurs mais aussi pour le citoyen lambda. En tout cas, beaucoup aimeraient savoir les vrais tenants et aboutissants de cette affaire.

J.L.R