Depuis la fin des élections communales et municipales, puis sénatoriales, la question de remaniement a été remise sur le tapis, notamment grâce à la naissance « d’une nouvelle carte politique » si l’on se réfère au propos du Président de la République. Même si ce n’est pas une menace, elle peut être considérée comme message fort à l’endroit du gouvernement Ravelonarivo, satisfait des résultats de ses ministres mais giflé lors de la cérémonie de présentation de vœux de vendredi dernier. Pourquoi la population ne jouit-elle pas de ces résultats ? A quelques mots près, c’est la question du locataire d’Iavoloha à celui de Mahazoarivo ? Ainsi, la question du remaniement ne peut être aujourd’hui que prise au sérieux par les principaux concernés d’autant plus que si le Président de la République souhaite aller au bout de son mandat, il est obligé de passer un coup de balais dans son entourage. Aujourd’hui, il semble que tout commence à se dessiner si on sait interpréter le déplacement de Hery Rajaonarimampianina sur la côte est pour le commencement de la distribution du « vatsin’ankohonana ». A l’occasion, il s’est entouré d’exactement 12 ministres qu’il n’a pas hésité à comparer à des apôtres, désignés ou plutôt sélectionnés pour accomplir et concrétiser les visions du président de la République. Hery Rajaonarimampianina n’a pas manqué d’affirmer que les autres l’ont tous trahi. Bref, en évitant de s’éterniser sur les délires de comparaison biblique du numéro un de l’Etat, on ne peut qu’en conclure que les jours du gouvernement Ravelonarivo sont comptés.

Un choix difficile

Depuis le dernier trimestre de l’année dernière, les discussions et les messes basses relatives au remaniement du gouvernement actuel ont toujours nourri les couloirs de la politique. Mais aujourd’hui, des négociations sont en cours pour accélérer la réalisation de ce dit remaniement. Certes, Hery Rajaonarimampianina doit prendre des grandes décisions s’il souhaite rester au pouvoir mais la situation nous ramène en arrière, en 2015 au mois de janvier. C’est durant ce tout début d’année que s’est joué l’avenir de l’ancien premier ministre Kolo Roger qui avait alors été poussé à la démission par les hauts responsables du parti d’Etat. Cette année encore, le chef du gouvernement Jean Ravelonarivo pourrait subir le même sort que son prédécesseur d’autant si les palais d’Iavoloha et de Mahazoarivo ne sont pas réellement sur la même longueur d’ondes. Toutefois, le remaniement n’est pas réellement une solution en soit dans la mesure où cela signifie un nouveau départ zéro pour le pays, et donc un retard dans la relance économique tant espérée. D’un autre côté, continuer avec le gouvernement actuel peut être sérieusement pénalisant pour le Président de la République dans la mesure où la majorité des membres de ce gouvernement ne pondent aucun résultat concret. Le choix peut sembler difficile mais aujourd’hui, Hery Rajaonarimampianina doit choisir.

Laza Marovola