Libération d’Arnaud – Une mise en scène pour classer le dossier
Arnaud, le fils d’un important opérateur économique de Toamasina a été libéré lundi en fin d’après-midi après 50 jours de captivité. Auparavant, le corps sans vie de sa jeune cousine avait été laissé près du domicile de ses parents parce que la rançon (en millions d’euros) demandée par les ravisseurs n’avait été versée. Pour la libération d’Arnaud, les kidnappeurs avaient demandé moins de 2 millions d’euros mais cela s’est terminé par une opération réussie des forces de l’ordre. Selon les informations, ces dernières avaient localisé la maison où était retenu Arnaud même si auparavant, elles n’y sont jamais parvenues. Cette première information soulève déjà plusieurs questions mais il faut se pencher un peu plus sur le bilan de l’opération de sauvetage pour y voir plus clair. En tout et pour tout, 4 kalachnikovs, 2 grenades offensives et 119 munitions ont été retrouvés dans le dit domicile mais une seule balle a été tirée, faisant un mort du côté des ravisseurs. Tout ceci est tout simplement anormal, voire même irréel pour la simple raison que des personnes ayant violées puis tuées une fillette de 14 ans auraient au moins tenté de résister, ou même de mettre fin à la vie d’Arnaud s’il n’y avait plus d’issue de secours.
Ce dénouement indique donc de manière flagrante qu’une transaction aurait été faite quelque part et qu’une vie devait être sacrifiée pour clore l’affaire en bonne et due forme. Beaucoup se rappelle que lors de la course-poursuite d’Ambolonkandrina, les forces de l’ordre n’ont pas hésité une seule seconde à liquider tous les voleurs.
Corruption en haut lieu
Dans cette affaire impliquant directement un opérateur connu et reconnu en bois précieux sur la côte est, on ne peut pas ignorer l’empreinte et les manipulations d’adversaires économiques ou même de collaborateurs impayés compte tenu du montant de la rançon demandée. En réalité, les commanditaires du kidnapping d’Arnaud et de feue Annie savaient forcément d’avance que la famille possédait les moyens nécessaires pour réaliser un échange. Sans même se focaliser sur tous les détails de cette affaire, n’importe quelle personne peut en déduire qu’elle s’est déroulée sur fond de corruption de haut niveau. Aujourd’hui, certains éléments portent à croire que des responsables de la Justice et des hauts gradés des forces de l’ordre ont été de mèche dans cette sombre affaire ayant déjà fait couler beaucoup d’encre. 25 personnes sont actuellement derrière les barreaux en attendant leur jugement, mais il ne faut pas s’étonner si seules les mains d’œuvre ont été poussées dans les filets des forces de l’ordre tandis que les maîtres d’œuvres resteront toujours en liberté.
Laza Marovola