Madagascar ne peut pas faire un appel d’offres international pour mettre en vente les stocks de bois de roses saisis et ceux rapatriés. La convention de Washington sur le commerce des espèces sauvages (CITES) a déclaré, la semaine dernière, que la Grande île est sanctionnée à cause de son incompétence à empêcher les importations illicites de bois de rose vers l’Asie. Le ministère de l’Environnement reste le premier responsable de cet échec flagrant puisque, malgré les multiples appels de l’Alliance voahary gasy sur l’existence des trafics, ce ministère n’a jamais été capable d’intercepter et d’empêcher les bateaux pirates de transporter les ressources forestières du pays. En mai et juin 2015, de nombreux bateaux prêts à embarquer des tonnes de rondins ont été aperçus au large des côtes au nord est de la Grande île sans qu’aucune intervention n’ait été lancée par les autorités compétentes.

Résultat théorique

Le gouvernement se dit être satisfait des activités déjà entreprises dans l’assainissement de la filière bois de rose. Pourtant, les actions se sont limitées au comptage des rondins des bois saisis, un projet financé à hauteur de 4 millions de dollars par la Banque mondiale, ainsi que le vote de loi sur la création d’une chaiîne pénale contre le trafic illicite des ressources naturelles. L’ancien Premier ministre Omer Beriziky a déjà annoncé, fin 2015, que l’actuel régime n’ose pas s’attaquer aux barons du trafic de bois de rose. Une déclaration qui se révèle exacte puisqu’aucun opérateur illicite dans ce secteur n’a été condamné bien que les dirigeants ne cessent de marteler que l’Etat reste intraitable contre tous les trafiquants. Pire, la lutte contre les exportations illicites de bois précieux devient un outil pour un règlement de compte politique et pour diffamer certains opérateurs économiques.

Dominique Val