La compagnie nationale aérienne n’est même plus aujourd’hui au bord du gouffre mais est en train de sombrer dans un précipice sans fond suite à la mauvaise gouvernance des anciens dirigeants et des membres du conseil d’administration. Après les grèves générales des employés, l’ancien directeur général Haja Raelison et le président du conseil d’administration Henri Rabary Njaka ont tous été débarqués pour faire place à une direction collégiale puis à un nouveau Dg qui ne trouvait pas du travail au Canada.

Gilles Filiatreault est aujourd’hui aux commandes d’Air Madagascar depuis le mois d’octobre 2015 mais contrairement aux attentes, la situation de la compagnie semble s’empirer de jour en jour. Au début de cette semaine, le redressement s’est plus précisé avec l’annonce du licenciement de 400 employés et le commandant Rado Rabarilala en a profité pour critiquer le nouveau Dg. Ce dernier n’a pas reçu de salaire depuis maintenant 7 mois et aurait dû être réintégré depuis le mois de novembre, période à laquelle un jugement a stipulé qu’il devait jouir de ses droits et avantages et annule son licenciement. Mais en dépit du fait que le nouveau Dg ait annoncé la priorité de ce dossier lors de l’assemblée générale de fin 2015, il n’en est rien aujourd’hui et c’est la raison pour laquelle Rado Rabarilala revendique le licenciement du nouveau Dg dans le cadre du redressement de la compagnie. « Gilles Filliatreault doit être expulsé » souligne-t-il en soulevant le non-respect des lois et jugements du pays.

Une compagnie vouée à couler 

A l’heure actuelle, la compagnie nationale aérienne rencontre plusieurs difficultés et problèmes par rapport à sa flotte aérienne mais surtout par rapport à la concurrence qui commence à se faire sérieuse. En effet, l’Open Sky n’avantage en rien Air Madagascar en termes de prix et les compagnies nouvellement introduites comme Turkish Airlines effectuent une razzia sur tous les potentiels clients.

Toutefois, il faut également souligner que la nouvelle compagnie Madagascar Airways, née lors des problèmes d’Air Madagascar, est en train de faire sérieusement de l’ombre à la compagnie nationale, d’autant plus que cette nouvelle compagnie est commandée par des conseillers et proches de la présidence de la République. Mis à part ces différents soucis, l’Annexe B pénalise encore Air Madagascar et les responsables étatiques ne semblent pas presser à résoudre concrètement ce problème. En d’autres termes, tout porte à croire qu’aujourd’hui, la compagnie nationale aérienne est vouée à couler aux profits des autres compagnies qui ne manquent pas déjà de voler toute sa clientèle.

Laza Marovola