Trafic de bois de rose – Des exportations illicites en 2013, 2014 et 2015 affirme l’Eia
Mauvaise nouvelle pour le Premier Ministre Jean Ravelonarivo. L’Eia ou Environmental Investigation Agency dévoile que l’agence détient de nombreux témoignages des importateurs chinois, les commerçants et les fabricants qui ont déclaré que les exportations illicites de bois précieux de Madagascar ont continué au même rythme en 2013, 2014, et 2015. L’Eia enfonce le clou du Cites et réaffirme que Madagascar n’a pas mené la lutte contre le trafic de bois de rose. Comme l’a annoncé le Premier Ministre, les stocks ne sont pas disparus. L’Eia a une autre explication sur la récession de l’exportation illicite de bois de rose : la récession économique en Chine. « Tous nos interlocuteurs déclarent que cette situation est temporaire. Dès qu’il y aura le redémarrage de l’économie, les trafics vont reprendre », dixit l’Eia. La Chine est le plus grand importateur de bois de rose dans le monde. Les gros acheteurs chinois qui opèrent à Madagascar sont entre 15 et 20 qui achètent le bois du groupe bien connu des « barons de bois ». Huangpu, dans la Préfecture de Guangzhou, et Zhangjiagang, dans la Province du Jiangsu, sont les principaux ports d’importation. HongKong et Shanghai acheminent également une quantité importante de grumes chaque année ; de là, les grumes sont alors distribuées vers les provinces de l’intérieur du pays. Les principales provinces consommatrices de bois de rose sous forme de matière première destinée à la fabrication sont Jiangsu, Zhejiang, Fujian, Guangdong, Hebei, Tianjin et Beijing. A titre de rappel, le Cites menace de durcir les mesures prises pour Madagascar si le gouvernement n’arrive pas à stopper le trafic de bois de rose à la prochaine réunion du Comité permanent, ou Sc. L’embargo concernera cette fois à toutes les espèces inscrites à la Cites de Madagascar. Ce genre d’interdiction complète a déjà été utilisé par le Secrétariat de la Cites pour faire pression sur les Etats membres et pour faire respecter des recommandations ou des mesures obligatoires. « Le Cites a déjà appliqué cette mesure en République de Congo à titre d’exemple », déclare Romain Taravella de l’Eia.
Pire encore, si le Cites se limite à des embargos, le gouvernement américain ira aller plus loin en traquant les trafiquants de bois de rose.
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