Le terme évolution désigne tout type d’un ensemble de modifications graduelles et accumulées au fil du temps, affectant un objet, un être vivant, une population, un système, la pensée ou encore le comportement. Lorsqu’on parle d’évolution, on pense directement à un changement et il y a lieu de préciser que tous les êtres humains sur la planète souhaitent généralement des changements positifs, soit des améliorations. Bien que ce ne soit pas toujours le cas dans tous les domaines compte tenu de certaines modifications naturelles presque obligatoires comme la vieillesse, l’homme ne cesse de chercher les moyens pour constamment rendre ces changements agréables. Ainsi, l’homme joue un rôle important dans le changement dans la mesure où il y va de son propre avenir. A tous les niveaux, tout ce que l’homme entreprend a un impact sur son environnement direct, que ce soit au niveau du quartier, d’une ville ou d’un pays. C’est ce qui nous amène donc à observer de plus près la situation de la Grande île qui se trouve actuellement au fond d’un gouffre malgré l’abondance des richesses naturelles. Même si tous les citoyens sont responsables de l’avenir du pays, il ne faut pas oublier que les dirigeants ont plus de responsabilités pour la simple raison qu’ils ont été choisis pour concrétiser les attentes et répondre aux besoins de la population. Toutefois, il est inutile de faire un long retour dans le passé pour comprendre ce qui se passe actuellement parce que les hommes actuellement au pouvoir ont hérité du comportement et de la manière de penser de leurs prédécesseurs. Mauvaise gouvernance, état de non droit, absence de transparence, non respect des droits et de la Constitution, rejet du principe de redevabilité : tous les dirigeants qui se sont succédé à la tête du pays ont utilisé le pouvoir prêté par le peuple pour leurs intérêts particuliers. C’est même la raison pour laquelle, tous ont été éjectés par des manifestations populaires. Au fil des années, le pays a donc constamment été miné par des crises qui stoppent net les quelques petits efforts entamés par certains. Ensuite, les successeurs parlent de continuité de l’Etat mais en réalité, ils veulent aussi leur part du gâteau pour s’assurer de jouir d’une retraite dorée, que ce soit au pays ou à l’étranger. Tous les régimes qui se sont succédé ont essayé de laisser quelque chose pour amadouer la population mais cela ne reste qu’une stratégie pour rester le plus longtemps au pouvoir. Aujourd’hui, il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder là où il faut pour constater que rien n’a changé à Madagascar. Les dirigeants et les personnes proches d’eux sont riches et vivent avec faste tandis que la masse populaire reste pauvre et subit les conséquences des décisions insensées. La vie du Malagasy n’a pas évolué et quand certains parlent de recul en arrière, le mot est encore faible. Mais il n’y a pas que la vie en général car même l’aspect visuel du pays nous ramène des dizaines d’années dans le passé. Il n’y a qu’à voir les routes pour le constater pour la simple raison que les routes représentent concrètement la réussite et l’évolution d’un pays. Quand toutes les routes d’un pays sont en bon état, les hommes et les biens peuvent circuler librement créant et engendrant presque naturellement des échanges économiques, la croissance, et donc une évolution nettement palpable. Mais à Madagascar, comme dans les pays les plus pauvres du globe, la majorité des routes sont impraticables et ce même dans la capitale. Certains diront que ce n’est pas très important, mais quand on perd son temps dans les embouteillages, on ne peut pas réellement évoluer dans le bon sens parce que cela diminue concrètement la productivité. Par ailleurs, cela a un impact psychologique conséquent lorsqu’on cumule tous les problèmes auxquels le commun des pauvres mortels doit encore faire face. Les dirigeants actuels n’ont clairement pas appris des erreurs de leurs prédécesseurs, et il n’est donc pas étonnant que le pays marche à reculons. Bref, aucune évolution.

Laza Marovola