Insécurité – Guerre civile dans le sud
La guerre civile, précisément ethnique, s’aggrave dans la partie sud de l’île. Les forces de l’ordre commencent à être convaincues que le phénomène de vol de bovidés ne se limite plus à de simple acte de banditisme mais l’effet manifeste d’une haine intertribale. La semaine dernière, deux villages, Mangiry et Mangalahitsy, dans la commune d’Ivahona Betroka, étaient à un doigt de s’entretuer pour des querelles datant de plusieurs mois. Les attaques de dahalo deviennent une provocation afin de pouvoir massacrer les villages adverses. Le mardi 12 janvier dernier, un vol de bovidés s’est transformé en une poursuite qui a valu la décapitation de deux individus, deux jours plus tard. Une source locale précise que l’opération Fahalemana, avec ses exécutions sommaires, a alimenté la discorde entre les populations locales belligérantes. En effet, l’un des clans pensait que les forces de l’ordre auraient pris partie pour ses adversaires et n’attend plus que la fin de cette opération militaire pour se venger.
Des notables issus de la partie sud de l’île ont déjà annoncé que les forces de l’ordre n’apporteront pas une solution durable dans la lutte contre l’insécurité dans le sud. Les exécutions sommaires ainsi que les arrestations des malfaiteurs vont contribuer à envenimer la situation. Les tangalamena ont eu raison puisque les villageois et les tribus n’attendaient que le départ de l’armée pour se venger entre eux. La situation actuelle fait rappeler celle d’Andranondambo où la population d’un village entier a été massacrée par les hameaux voisins.
Dominique Val