Alban Rakotoarisoa – Président de l’Antoko politika madio – « Je ne vise pas encore la Présidence de 2018 »
Connu plus souvent sous son nom de scène, Gangstabab, Alban Rakotoarisoa a rendu publique sa volonté de faire de la politique, mais à sa manière, le mois d’octobre 2015. Mais ce n’est que la semaine dernière qu’il a présenté officiellement les membres de son parti, « Antoko politika madio » (Apm), ainsi que ses ambitions. Pour mieux connaître sa motivation, ainsi que les objectifs de son parti, il a gentiment accepté de nous éclaircir sur le sujet, et de répondre ainsi aux différentes questions dont beaucoup aimeraient avoir plus de réponses.
Madagascar Matin (M.M) : En apprenant votre décision d’entrer dans le monde de la politique, beaucoup ont critiqué mais beaucoup vous ont également soutenu. Pouvez-vous réexpliquer votre décision, et quel en sont vos buts ?
Alban Rakotoarisoa (A.R.) : Le patriotisme constitue ma seule motivation. En tant que Malagasy, j’ai ressenti le besoin de devoir faire quelque chose face à la difficulté que subit le pays actuellement. Et je trouve que la seule façon de m’impliquer pour son redressement c’est d’entrer dans la politique. Il y a également le fait que mes parcours m’ont déjà façonné à devenir un jour ou l’autre un politicien. Cette idée ne m’est pas venu hier ou l’année dernière, mais j’ai déjà songé à m’investir dans la politique depuis mon plus jeune âge.
M.M : Etiez-vous donc membre d’un certain parti politique auparavant ?
A.R : Honnêtement, je n’ai pas fait d’étude sur la science politique ou du genre. C’est la fondation Friedrich Ebert qui m’a un peu formé, dans son programme Yltp. Mais il faut reconnaitre que cette fondation n’a fait que former. C’est la personne elle-même qui décide ensuite du chemin qu’il va prendre. En tout cas, pour ma part, j’ai constaté le désordre total dans le pays et je me suis dit qu’il est maintenant temps de changer cette pratique malsaine de la politique. En plus, j’ai visité plusieurs pays étrangers depuis maintenant 15 ans et j’estime réellement que Madagascar ne devrait pas être à ce point.
M.M : Certes, vous avez la volonté. Mais êtes-vous sûr de pouvoir faire grand-chose sans occuper une place au sein du régime ?
A.R : Il est vrai qu’à Madagascar, il faudrait avoir un poste de décision pour pouvoir bouger. Mais comme notre devise l’affirme, « Firenena fa tsy seza », nous n’avons pas besoin de cela. Evidemment, on peut faire quelque chose sans ces postes, mais pas en sa totalité. En ce moment, j’ai déjà apporté quelques contributions, dont les paroles de mes chansons où je critique et dénonce ouvertement ce qui est injuste et anormal dans le pays. Par exemple, « Mpanao politika, Nanonofy, Ranabavy, ou encore Hafahafa ». Il y a aussi le fait de pouvoir suggérer des solutions aux remarques que nous faisons.
M.M : Au cas où il y aura opportunité d’acquérir un poste au sein du gouvernement, seriez-vous parmi les candidats ?
A.R : Je tiens à préciser ici que je ne court pas après un poste. Beaucoup de gens me blâment dans les réseaux sociaux, en me disant qu’il est encore trop tôt pour se lancer dans la course pour la Magistrature suprême, que je suis encore trop jeune, …. Je réitère mon discours du samedi 16 janvier 2016, que je ne compte pas me présenter en tant que candidat à la présidentielle de 2018. J’ai simplement dit que je serai candidat le moment venu. Ce serait peut être dans 5, 10 voire 15 ans, qui sait ! Mais surement pas en 2018. Evidement, je refuse de s’accrocher à des personnes qui ont déjà joué toutes ses cartes sans résultat positif. L’important pour moi c’est le résultat, et l’amélioration de la vie de la population.
M.M : A vous entendre, vous n’avez donc pas l’intention de collaborer avec les autres partis politiques existant dans le pays ?
A.R : Non (catégorique). L’Apm n’à rien à voir avec les autres partis politiques. Nous n’avons pas l’intention de tenir des alliances ou d’effectuer des fusions de partis, sans que nous fassions de la discrimination. Toute personne voulant travailler avec nous est la bienvenue. Seulement, elle devrait démissionner, au cas où elle était déjà membre d’un quelconque parti. Cela ne veut pas dire non plus que nous ne discuterons pas avec les Raiamandreny. Ce que nous refusons c’est seulement de collaborer avec les « dinosaures » et les traitres.
M.M : Quelle serait donc pour vous la solution rapide à la situation à laquelle fait face actuellement le pays ?
A.R : Ce serait difficile de trouver une solution rapide, tellement la crise est déjà trop profonde. Tous les domaines subissent les mêmes problèmes, dont la corruption, la violation des lois. Et ce, allant du plus haut perchoir au petit peuple. Et le pire c’est que tous les ressorts se relient entre eux. Tous se trouvent actuellement dans l’urgence, l’alerte rouge clignote partout, et tous sont prioritaires. Bref, ce que je veux dire c’est qu’il faudrait être patient.
Vahatra Ny Aina