Plus de cinquante ans après la déclaration de l’indépendance, le pays est en proie à plusieurs crises, plutôt manifestations populaires, évènements qui ont eu des impacts sévères sur l’économie, la société mais aussi la politique. Si depuis 1961, le taux de croissance a toujours eu du mal à atteindre 3%, si le taux de pauvreté atteint aujourd’hui plus de 90%, si la Grande île est le deuxième pays le plus concerné par la faim et le plus corrompu d’Afrique, c’est essentiellement à cause de tous les hommes qui se sont succédé à la tête du pays. Le numéro un actuel ne cesse de le répéter à chaque fois qu’il a besoin de trouver une excuse valable pour justifier ses ratés alors qu’il devrait passer des nuits blanches à chercher des solutions durables pour le pays. Jusqu’à aujourd’hui, le président de la République et son équipe ont juste tout mis en œuvre pour asseoir une dictature appliquée par les membres essentiels et imminents du parti d’Etat. Ainsi, le volet social a été complètement négligé et l’entêtement des tenants du pouvoir pour organiser le sommet de la Francophonie en novembre prouve concrètement que les priorités du peuple et des dirigeants ne sont pas les mêmes. C’est la raison pour laquelle le pays continue de sombrer dans un trou sans fond pendant que certains individus en profitent pour s’enrichir illicitement et rapidement grâce aux différentes ressources naturelles du pays. Tout cela se fait à la barbe d’une population qui se laisse souvent manipuler avec des bouteilles d’huile alimentaire et quelques sacs de riz pour soutenir les dirigeants en place. Il faut cependant reconnaître que ces personnes ont raison de prendre ces dons dans la mesure où ils auront moins de soucis pendant quelques jours. Ces denrées ne sont certainement pas des solutions durables pouvant sortir la population de la pauvreté, ou du moins diminuer largement les difficultés du quotidien. Le pays va mal. Pendant que les dirigeants et autres hommes proches du pouvoir vivent avec faste dans des résidences surveillées, la majorité de la population continue de s’appauvrir à cause du coût de la vie. Comme à l’échelle d’une entreprise, les démissions des dirigeants sont exigées par la population, les médias, les sociétés civiles et autres observateurs mis à part les partenaires étrangers qui critiquent mais continuent de financer ces dirigeants. C’est peut être le vrai problème de Madagascar d’autant plus que longtemps après l’indépendance, les colonisateurs n’ont eu de cesse à s’ingérer et à ignorer la souveraineté nationale. Aujourd’hui, les étrangers sont partout, soutiennent des dirigeants ou complotent contre eux à travers d’autres politiciens avides de pouvoir et de richesses. Ces genres d’accords et/ou d’arrangements sont dictés par des intérêts communs dont la population n’est pas bénéficiaire. Les émissaires et même les dirigeants des pays riches continueront de prouver le contraire mais le fait est que si le monde est fait ainsi, ils ne devraient rien dissimuler. Parce que quand ils ne sont pas occupés à décider de l’avenir de la Grande île, ils s’accaparent des hectares de terres, des îles proches de Nosy Be et même des îles dans le canal du Mozambique, manipulent le président de la République pour acquérir des parts des compagnies nationales tout en critiquant les tenants du pouvoir à quelques occasions. Le pays n’a jamais été indépendant et beaucoup appellent cela le néocolonialisme et qui se traduirait maintenant par l’appropriation des terres et de toutes les richesses du pays avec l’aide des dirigeants qui en tireront certains bénéfices. A croire que le pays est à vendre avec la population qui restera enlisée dans une extrême pauvreté. Quoi que pour qu’il y ait des riches, il faut aussi des pauvres.

Laza Marovola