Depuis des années, les politiciens malgaches ont été mal vus à cause de leurs mauvaises pratiques qui ont continué à plonger la population dans la pauvreté. Aujourd’hui, on ne se lasse pas de souligner que plus de 90% des malgaches vivent dans la pauvreté pour la simple raison que c’est tout simplement une injustice. Depuis toujours, les tenants du pouvoir, qu’ils soient élus ou nommés par un élu ont été motivés par leurs intérêts particuliers et les pratiques des dirigeants actuels ne faillent pas à cette règle, semblant régir les pays pauvres. En effet, les actions dans le volet social, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté sont totalement inexistantes contrairement aux actions, ou plutôt opérations menées afin d’asseoir la stabilité des dirigeants en place afin d’assurer la réélection. C’est visiblement de l’abus de pouvoir et depuis deux ans, les médias n’ont eu de cesse de critiquer ce genre de pratique visant à terroriser et à avertir certaines personnes forcées de collaborer avec le régime en place. Ce fut le cas lors des élections 31 juillet et du 29 décembre, occasions pour le parti d’Etat et les dirigeants en place de gagner plus de places que quiconque. Pour le Sénat, 63 chaises étaient disponibles. A l’Assemblée nationale, il faut manipuler la majorité des détenteurs de 151 sièges. Dans le gouvernement, 2 sièges sont maintenant officiellement disponibles mais d’autres pourraient se libérer pour diverses raisons. A la Primature, un siège est menacé depuis plusieurs mois et son actuel détenteur a même déjà confié être prêt à laisser la place s’il le fallait. Finalement, le détenteur du siège suprême est constamment sous la menace pour la simple raison que beaucoup veulent prendre sa place pour être président de la République. Auparavant, si l’on disait que les politiciens agissaient afin de contrôler l’échiquier politique, on devrait sans doute rectifier le tir en soulignant que le fonctionnement actuel s’apparente à celui du jeu des chaises musicales. Ici, les joueurs doivent marcher autour de chaises disposées en cercle pendant qu’une musique est diffusée et être assis sur une chaise quand la musique s’est arrêtée. C’est exactement ce qui s’est passé avant le choix des personnes retenues dans le quota présidentiel pour la mise en place du futur Sénat. Lors de cet épisode, plusieurs médias ont rapporté que plus de 300 individus ont déposé leur dossier de candidature à la présidence pour seulement 21 places. Ici, pas de musique et pas de règles dans la mesure où le but du jeu est de trouver un siège pour s’asseoir et dont la seule récompense est d’avoir une place assise. Tous les coups sont permis durant un laps de temps durant lequel tous les joueurs ou les candidats essaieront de convaincre le président de la République pour obtenir un siège. Ce laps de temps s’est achevé lundi soir et les 21 candidats sélectionnés ont déjà été la cible de critiques comme étant des habitués des retournements de veste. A un tout autre niveau, le siège du Premier ministre est également menacé mais contrairement au déroulement du jeu des chaises musicales, le seul siège disponible en jeu est déjà occupé mais d’autres personnes essayent constamment de le dégager pour d’autres. A ce sujet, plusieurs noms ont même déjà été communiqués comme étant les premiers ministrables mais jusqu’à maintenant, il ne se passe encore rien de sérieux même si certains signes sont assez évocateurs. Plus haut, le siège du président de la République est aussi menacé, raison pour laquelle le chef de l’Etat ne cesse de voir des tentatives de coup d’Etat ici et là. Cette attitude est normale lorsqu’on est un président controversé et le plus impopulaire de ces dernières décennies mais certains y voient une opportunité pour interrompre le mandat présidentiel en cours pour essayer de diriger le pays. Ici, même si un seul siège est réellement à la clé, d’autres sont prévus en bonus après l’obtention du siège principal et à ce jeu là, beaucoup peuvent se montrer très malin d’autant plus qu’on a le droit de manipuler la population pour arriver à ses fins.

Laza Marovola