CUA – 200 agents mis à la porte par Lalao Ravalomanana !
La nouvelle maire ne cesse de f… la m…. et de semer la pagaille au sein de la municipalité. Après avoir voulu écraser les marchands ambulants comme des mouches bleues et explosé les tarifs du parking, la nouvelle équipe dirigeante s’attaque, depuis hier, aux employés en chassant tous les ECD ! Mais ce n’est qu’une annonce d’un licenciement de tout personnel recruté à partir de 2009, voire même 2007, année de l’élection d’Andry Rajoelina à la tête de la Mairie d’Antananarivo. Bref, les Ravalomanana ont vraiment des comptes à régler avec la population tananarivienne qui les a chassés du pouvoir en 2009 ! Et ce n’est que le début !
Précisément, 192 employés à courte durée (Ecd) ont été mis à la porte par la nouvelle mairesse de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) et c’est le secrétaire général qui a exécuté le sale boulot en réunissant les concernés hier à l’Hôtel de Ville d’Analakely. Déjà victimes du payement tardif de leur salaire du mois de décembre, qui n’a été payé que mardi dernier, ces employés sont dans la rue dès aujourd’hui même. Le ‘sort’ de leur salaire du mois de janvier demeure «également un mystère ». En somme, leur contrat a pris fin au mois de décembre dernier et auparavant, son renouvellement est effectué bien avant. Pour cette fois-ci, Lalao Ravalomanana, maire depuis fin septembre 2015, a donné l’ordre de ne procéder à aucune reconduction sans que les employés n’en soient avisés par une quelconque note. Comme la situation financière de la Cua est délicate à cause d’abus perpétrés par ces nouveaux dirigeants, et par conséquent, ces derniers ne savaient pas la date exacte où les Ecd seront payés, on a préféré les exploiter un mois de plus.
La raison officielle de ce licenciement massif, avancée par l’équipe de Lalao Ravalomanana, n’est autre que la question de restriction budgétaire puisque la Cua n’a plus de sous pour les payer. Si cela relève de la logique, ceci veut dire que la municipalité est en faillite alors que les délégations spéciales qui se sont succédé, avant l’élection du nouveau maire, étaient toujours capables de payer les salaires de ces Ecd. Et même à temps, d’autant que ces Pds ont toujours offert aux agents de la Cua une prime conséquente ayant l’équivalence du salaire d’un mois, et ce, avant le 26 juin et avant noël. Pour rappel, sous le règne de Lalao Ravalomanana, cette prime de fin d’année était de … 40 000 ariary et elle n’a été payée qu’après le 1er janvier !
Largué au rang des balayeurs de rues
Pour en revenir à la réunion de … débarrassage d’hier matin à l’Hôtel de Ville, le secrétaire général de la Cua a déclaré : « Vous pouvez rejoindre le corps de la police municipale ou celui des balayeurs de rues si vous voulez rester », alors que la majorité des Ecd possèdent des diplômes universitaires. Par la suite, les Ecd ont demandé une rencontre avec le maire mais ils n’ont pas eu de réponse favorable. En dernier recours, ces victimes attendent la réaction et l’intervention du syndicat.
Dans une autre interprétation, le licenciement de plusieurs employés témoigne de l’intention du parti politique Tiako i Madagasikara (Tim) de distribuer les postes disponibles au sein de cette institution à ses partisans. Le népotisme et le trafic d’influence, considérés comme étant des pures formes de corruption, commencent donc à se manifester pour le recrutement des prochains employés de la municipalité. Des milliers de membres du parti Tim attendent avec impatience leur insertion dans la liste des employés de la Cua. Pour beaucoup, il n’y a aucun doute sur ce point : les postes vacants seront, au plus vite, cédés aux militants Tim et magro-istes.
Achat de mobiliers d’une valeur de 117 millions d’Ariary
Le projet de contracter un énorme emprunt pour réaliser son programme de développement confirme l’incapacité du nouveau staff de la municipalité à exercer une bonne gouvernance au sein de la capitale. En effet, le maire a pu s’offrir le luxe d’achat de mobiliers de bureau d’une valeur de 117 millions d’Ariary alors que la totalité des salaires mensuels des Ecd est évalué aux environs de 40 millions d’Ariary. Le prix des mobiliers aurait donc pu payer 3 mois de salaires de ces 192 Ecd. Voilà donc pourquoi Lalao Ravalomanana voulait à tout prix que son bureau soit la grande salle appelée « salon d’apparat » de l’Hôtel de Ville. En somme, la première grande action de la nouvelle mairesse d’Antananarivo a été de s’offrir par l’argent de la Cua, des mobiliers de luxe, et non, comme elle avait toujours annoncé, de s’occuper de la population tananarivienne. On comprend ainsi pourquoi elle et son mari, étaient si pressés d’investir les lieux : le luxe leur manquait tellement après 6 ans de traversée du désert !
La faillite au sein de la Cua n’est autre que le résultat d’une mauvaise gouvernance puisque le maire et son entourage se focalisent dans le partenariat avec le secteur privé, pourtant très glouton. Le cas de l’installation des horodateurs en est un exemple concret. Les Ar 400 par heure, soit 80% des droits de parking, qui se versent directement dans les comptes de l’entreprise privée initiatrice de ce projet de gestion des parkings dans le centre-ville, suffiraient largement à assurer le paiement des salaires de tous les Ecd qui sont maintenant jetés dans les rangs des chômeurs.
Enfin, tandis que les Ecd sont mis à la porte, d’autres responsables qui besognent à bloquer les sources financières de la municipalité comme l’impôt foncier sur les propriétés bâties ainsi que les recettes des marchés restent, pourtant, intouchables.
Luc Matthieu – Dominique Val