Le pays de l’oncle Sam figure parmi les plus grands partenaires et bailleurs de fonds de la Grande Ile et apparemment, cela lui donne le droit de se mêler de tout et de tout critiquer, notamment lorsque certaines ententes n’ont pas été respectées. Ce fut le cas lorsque dernièrement, leur actuel ambassadeur à Madagascar a pointé du doigt l’absence de résultat dans l’interpellation des gros bonnets du trafic de bois de rose et a regretté le gain de terrain de la corruption. L’ambassadeur Robert Yamate sait se faire remarquer mais quand il rencontre trop souvent et officiellement l’ancien président Marc Ravalomanana à son domicile sis à Faravohitra, cela peut être source de nombreuses questions et d’interprétations. Pour cause, l’ambassadeur et l’ancien président ne discutent surement pas de la pluie et du beau temps mais se concentreraient plutôt et surtout sur la situation du pays d’autant plus que Marc Ravalomanana reste le poulain préféré des américains. L’ingérence d’un Etat dans les affaires d’un autre est l’intervention du premier dans les affaires du second sans son consentement et au détriment du concept de souveraineté. En tenant compte du fait que l’affaire Marc Ravalomanana n’est pas totalement close, l’ambassadeur Robert Yamate ne devrait donc pas avoir le droit de s’entretenir en privé avec lui d’autant plus que l’ancien président a déjà évoqué le souhait de revenir à la tête du pays avant … 2018.

L’Etat trop tolérant

Aujourd’hui, certaines rumeurs selon lesquelles l’ambassadeur Robert Yamate agirait pour son compte personnel et non avec l’accord de l’administration centrale américaine, circulent. Pour cause, il pourrait même être rappelé dans son pays plus tôt que prévu à cause de ses nombreux rendez-vous privés avec l’ancien président Marc Ravalomanana. Par ailleurs, ces entretiens privés sortiraient clairement du cadre de la diplomatie pour la simple raison qu’aucune information n’a été communiquée officiellement au public. Ainsi, les tenants actuels du pouvoir devraient prendre des mesures nécessaires pour éviter le pire comme ils l’avaient fait avec l’ancien ambassadeur de France François Goldblatt. Rappelons-le, ce dernier avait ouvertement critiqué le limogeage de l’ancien directeur général du Trésor qui avait refusé de débloquer l’argent exigé par le ministre d’Etat Rivo Rakotovao. Résultat : même si les autorités malgaches ont toujours affirmé n’y être pour rien, le séjour de François Goldblatt a été interrompu en deux temps trois mouvements. Aujourd’hui, l’ambassadeur américain semble défier les tenants du pouvoir en rencontrant fréquemment Marc Ravalomanana pour on ne sait quoi, mais en face, l’Etat est faible et est obligé de tolérer le comportement de Robert Yamate.

Laza Marovola