Rasamimanana Rochel – « Les mpihira gasy sont la cible d’attaques à main armée »
L’insécurité à Madagascar atteint un niveau record où toutes les couches de la population en sont touchées. Le risque d’être victime des criminels est élevé et ces derniers n’hésitent pas à tuer pour quelques billets. Les attaques routières s’enchaînent et sont devenues monnaie courante dans le pays, notamment sur les axes menant vers le sud de l’île. Des malfaiteurs lourdement armés enchaînent à un rythme effréné des assauts violents contre des taxis-brousse. Selon Rasamimanana Rochel, président des « Mpihira gasy » dans la Grande Ile, les troupes de « Mpanao vakodrazana » sont, elles aussi, la cible d’attaques à main armée, depuis quelque temps. « Ce n’est pas la première fois que nous sommes victimes d’attaques routières, avant ou après notre tournée. Plusieurs cas ont été déjà enregistrés, notamment ceux du groupe Valosaona Arivonimamo, de Razafindramanga Bertine Ambohimanjaka, de Razoany Antanamalaza, ou encore d’Anosiarivo Bemozika. On ignore complètement s’ils ont été informés de notre passage ou bien c’est le coup du hasard, mais tout ce que l’on peut dire, c’est qu’ils ont tout à fait l’air de connaitre à qui ils ont affaire », confie Rasamimanana Rochel, connu sous le pseudo de Rapetit. Pourtant, la situation ne leur laisse aucun choix et ils préfèrent travailler la peur au ventre, au lieu de laisser mourir de faim leurs familles : « Même si nous avons peur d’être tué chaque jour, nous continuons nos activités, non seulement pour survivre mais aussi pour amour de l’art et de la culture malgache. Mais tout de même, on se pose plusieurs questions concernant les informateurs qui connaissent nos trajets ainsi que les propriétaires des kalachnikovs », poursuit notre interlocuteur.
Par ailleurs, il a également discuté d’autres problèmes subis par les « Mpihira gasy » comme l’absence d’un bureau dans la capitale. « Nous savons tous que depuis plusieurs années, Isotry était le bureau des Mpanao Vakodrazana d’Antananarivo. Aujourd’hui, le local n’est plus disponible, ainsi nous demandons ainsi au ministère de nous créer un nouveau siège afin que nous puissions décrocher des contrats », conclut-il.
Tahiana Andrianiaina