A l’issue de plusieurs tergiversations autour de l’organisation précipitée des élections sénatoriales du 29 décembre, le régime est allé au bout de son dessein politique de mettre en place une stabilité l’assurant de rester tranquille jusqu’en fin de mandat et assurer la continuité. Sur 42 sièges au total à élire, le Hvm en a remporté 36, 2 de chaque pour le Mapar et le Tim, 1 pour le Leader Fanilo et 1 pour la liste indépendante Mifanasoa. Pour sa part, le Président de la République a retenu 2 ministres, des anciens de toutes les couleurs, des opérateurs économiques, des gradés et le frère de sa conseillère spéciale. Le locataire d’Iavoloha soutient avoir établi une liste faisant office d’ouverture politique mais contrairement à cela, la majorité de la population n’y voit rien de bon, ni pour elle ni pour le pays. Pour cause, plusieurs de ces sénateurs de Madagascar sont connus pour retourner leur veste quand il le faut tandis que d’autres ne feront qu’obéir aux ordres venant d’en haut. En tout cas, pour le leader du Parti Libéral Démocrate, les membres du Sénat ne sont que « des incompétents et politiciens sans éthique de qui on ne peut rien espérer».  Aujourd’hui, même si le régime Rajaonarimampianina a finalement réussi à mettre en place le Sénat, la stabilité pourrait ne pas encore être au rendez-vous pour la simple raison qu’avant même la prise de fonction officielle des futurs sénateurs de Madagascar, ces derniers sont déjà mal vus par la majorité des citoyens.

En guerre contre l’Assemblée Nationale   

Avec 57 sièges acquis au Sénat sur 63 possible, le parti d’Etat est aujourd’hui assuré de faire la loi et contrôler le législatif à sa guise. Ceci n’est pas une affirmation gratuite parce que même sans député élu sous la bannière bleue martiale, le Hvm parvient toujours à convaincre et à obtenir la majorité exigée par le fonctionnement de l’Assemblée Nationale lors des votes. Toutefois, cette technique n’a pas fonctionné lorsqu’un groupement de députés a réussi tant bien que mal à obtenir plus que la majorité pour rendre recevable la mise en accusation afin de déchéance du Président de la République. Ce dernier a été heureusement blanchi par son ami présidant la Haute Cour Constitutionnelle. Certains députés de Madagascar siégeant au Palais de Tsimbazaza ont souvent causé des problèmes au régime actuel, raison pour laquelle il a fallu recourir aux mallettes pour les faire taire ou les faire sortir de la salle de séance. Pour essayer de rompre avec cette pratique, Hery Rajaonarimampianina peut maintenant compter sur ces pions au Sénat pour aider certains députés acquis à la cause du Hvm afin que ses opposants deviennent insignifiants et ne fassent plus le poids.

Laza Marovola