La semaine dernière, on a beaucoup entendu parler de deux personnalités : il s’agit de Jean-Max Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale, et de Lalao Ravalomanana, le maire de la Capitale.

Le premier est aussi président déchu – ou non, c’est selon – du parti de feu Herizo Razafimahaleo, célèbre pour avoir fait la promotion de l’éthique politique mais aujourd’hui, on ne peut que constater que le Leader Fanilo est la proie du démon de la division et certains de ses lieutenants, dont un en particulier qui est devenu … calife à la place du calife, ne marchent finalement que pour des questions d’intérêts et d’honneur. La semaine dernière, beaucoup ont cru que Jean-Max Rakotomamonjy est privé de son titre de président national du parti, et la décision a été prise par le Conseil d’orientation de ce parti mais dans la foulée, ce dernier a annoncé aussi la tenue d’une assemblée générale pour samedi prochain. Bien sûr, le président de l’Assemblée nationale a le moyen financier et organisationnel de faire venir les militants de toutes les régions de l’île et tenir un simulacre de congrès. D’ailleurs, ne vient-il pas de s’offrir une 4×4 V8 – avec livraison clé en main – qui assurément, coûte plusieurs siècles de salaire minimum d’embauche de notre pays ? L’autre partie adverse sera ainsi complètement … dénudée sur la scène politique et certaine presse, bien arrosée, fera largement écho de la nouvelle. Malgré la nomination en tant que sénateur de Lantosoa Razafimahaleo – la femme du fondateur du parti donc – dans le quota présidentiel, cette autre partie ne ferait pas le poids puisqu’on sait que Jean-Max Rakotomamonjy et son équipe savent très bien jouer, non seulement avec les médias, mais surtout avec l’opinion publique. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles ce pays n’avance pas, parce qu’une fois investies de pouvoir temporel, ces personnalités dont l’actuel président de cette institution, se croient au-dessus des règles qui devraient régir tous les membres de la société. On se rappelle par exemple du ministre actuel – aussi – de la fonction publique, lors de son passage dans une émission télévisée, donner des leçons aux autres invités du même programme. Ce ministre – inamovible durant la Transition et ce, malgré un pépin de santé de plusieurs mois, on ne l’a pas mis sur la touche -, a sûrement oublié qu’il a passé de très nombreuses années dans l’exil et que sans la révolution orange, il serait toujours gardien d’immeuble en France. Bref, les années passées au pouvoir ont apparemment rendu certaines personnes des … demi-dieux sur terre ! Enfin, c’est ce qu’ils croient.
Et c’est la même chose qui arrive actuellement aux habitants de la Capitale de Madagascar. La chasse aux marchands illicites n’est pas encore terminée qu’on commence la chasse aux … parkings, si l’on peut dire. En effet, Lalao Ravalomanana a oublié de préparer d’autres milliers de places au sein de ces marchés municipaux et  ceux des fokontany qui devraient être destinées à accueillir ces milliers de vendeurs à la sauvette. Cet oubli résulte évidemment de l’inexistence de programmes savamment et intelligemment étudiés et il est ainsi normal de constater que la charrue a été mise avant les bœufs ! Mais elle est la cible de critiques tous azimuts, non seulement la semaine dernière mais surtout depuis la proclamation du résultat provisoire des élections communales du 31 juillet 2015 dernier. Encore une fois, la dame était trop pressée de s’installer dans le nouvel Hôtel de ville de la Commune urbaine d’Antananarivo – le plus beau joyau de toute la Capitale et reconstruit par Andry Rajoelina – et de transformer la plus spacieuse et la plus élégante salle de réunion – appelée salon d’apparat –, en son bureau. Pour le reste, il n’y a rien à dire : c’est le zéro pointé sinon Madame le Maire passe son temps à fuir ses responsabilités. L’état lamentable des rues de la ville des mille n’est pas son problème, tout comme le ramassage des ordures, la réhabilitation des écoles primaires, la gestion de la circulation urbaine, le curage des canaux d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluie, la construction d’infrastructures vitales pour la population dont les bornes- fontaines et les blocs sanitaires, et entre autres l’administration des marchés municipaux. De tout ça, Lalao Ravalomanana s’en fout royalement et préfère s’adonner à une activité moins astreignante en donnant tout son  temps à commander des meubles d’une valeur de 117 millions d’ariary. Sa dernière œuvre avec un record jamais inégalé dans toute l’histoire de l’administration publique, est le renvoi définitif de 250 employés, même les sociétés d’Etat en faillite n’ont jamais procédé ainsi. Ou serait-ce le cas ? Beaucoup ne le croient pas du tout puisque c’est elle-même qui a annoncé le recrutement de 700 nouveaux policiers municipaux dans les mois à venir. Et c’est la même personne qui avance le coût journalier de l’utilisation de ce corps : 55 millions d’ariary par jour alors que le salaire de ces 250 employés qu’on vient de remercier, n’est que de 40 millions d’ariary par mois. En sachant que les policiers municipaux n’ont pas le droit de détenir des armes à feu, on se demande ainsi comment ils vont combattre l’insécurité dans la Capitale, raison de ce recrutement massif cité plus haut.
En somme, si le prix du menteur en politique de la semaine était inventé à Madagascar comme le cas en France, ces deux personnalités l’auraient eu à … ex-æquo.

Jean Luc RAHAGA