Le président Hery Rajaonarimampianina n’a pas caché,  fin de la semaine dernière, son intention d’utiliser l’éducation comme un instrument pour rehausser sa notoriété à l’échelle nationale. Lors d’une cérémonie au lycée Jules Ferry Faravohitra, le chef de l’Etat a ouvertement donné un ordre aux nouveaux enseignants fonctionnaires de jouer le rôle de témoins des actions concrètes de l’Etat. Il a également soufflé aux lycéens que les travaux de réhabilitation au niveau de l’éducation sont le reflet des efforts pour le développement de la nation. Dans tout ce qu’il fait, le locataire d’Ambohitsorohitra se défend contre l’opinion publique qui en a marre des promesses non-tenues ainsi que de cette pauvreté criante qui frappe plus de 90% de la population malgache. De son côté, le ministre de l’Education nationale Paul Rabary n’a jamais cessé de rappeler que le domaine de l’enseignement ne devrait en aucun cas être utilisé comme propagande politique. La déclaration du chef de l’Etat a démenti cette vision du ministre. Cette descente inopinée de Hery Rajaonarimampianina accompagné d’une forte délégation à Faravohitra coïncide exactement avec la polémique autour de l’existence d’un malaise entre les membres du pouvoir exécutif. Ambohitsorohitra aurait essayé de créer un évènement pour détourner l’attention de la population, en attendant la prise de décision pour le remaniement gouvernemental. Des observateurs politiques et sociaux, par contre, dénoncent le choix de priorité du président. En effet, il aurait été plus bienveillant si la délégation présidentielle avait d’abord visité les centaines de sinistrés à cause de la pluie abondante dans plusieurs régions de l’ile avant de distribuer les contrats de travail des enseignants du lycée Jules Ferry.

Dominique Val