Grève des marchands – Silence suspect du régime Hvm
Personne, même les députés élus dans la capitale n’ont jamais pu tenir une manifestation dans la rue puisque la Préfecture de police a toujours refusé toute demande d’autorisation. Pourtant, la semaine dernière, quelques centaines de marchands illicites ont troublé la circulation à Analakely, arrivant même à provoquer un accident corporel. Face à un tel désordre, la Préfecture de police n’a pas encore apporté sa vision de la situation, qui peut être déjà considérée comme une manifestation dans les rues de la capitale. Certes, quelques éléments de l’Emmoreg étaient là, mais ils ne sont pas intervenus. Pourtant, quelques semaines plus tôt, les éléments des forces de l’ordre étaient intraitables face aux leaders du mouvement pour la réclamation des îles éparses qui ont demandé de rencontrer la population dans l’enceinte clôturée de la place de la démocratie à Ambohijatovo. Hier encore, plusieurs endroits du centre-ville comme Antaninarenina, Ambohijatovo, et près de la place du 13 mai ont été fortement quadrillés par les éléments des forces de l’ordre.
Deux poids, deux mesures
La population interprète ce comportement de la Préfecture de police comme une intervention à deux poids deux mesures. Pourquoi les forces de l’ordre n’interviennent pas quand des centaines d’individus qui se présentent comme des marchands illégaux investissent les rues d’Analakely, et ce, pendant des heures en faisant des tapages dans le centre-ville. Les déclarations agressives de ces individus qui se disent prêts à tout pour effectuer leurs activités lucratives dans les rues risquent à tout moment de se dégénérer en acte de vandalisme, mais l’Emmoreg ne s’est pas interposé. Pourtant, les simples citoyens qui n’ont jamais fait d’actes illégaux sont menacés de bombe lacrymogène et d’arrestation en cas de réunion à vocation idéologique. Pas plus tard qu’hier, il a limité de à 10 minutes le rassemblement pour le dépôt de gerbes à la stèle commémorative des victimes de la tuerie du 7 février 2009 à Ambohitsorohitra.
Dominique Val