Commémoration du 07 février – Pliée en 10 minutes !
Cette année encore, le régime Rajaonarimampianina a dû faire face à la gestion de la commémoration du 7 février 2009, date à laquelle quelques têtes connues du parti Mapar et l’association des victimes rendent hommage à tout ceux tombés sous les balles de la garde présidentielle de l’époque. L’année dernière, l’affrontement a été évité de justesse pour la simple raison que le ministre d’Etat avait voulu tirer la couverture au parti au pouvoir. D’où le quadrillage très renforcé des lieux pour cette fois-ci et une organisation au minimal.
Cette année, des dispositions spéciales ont été prises par le Préfet de police et le commandant de la Circonscription inter régionale de la gendarmerie nationale Antananarivo, qui ont tous voulu paraître pour des professionnels. La veille de la commémoration, le Préfet a clairement souligné que les rassemblements populaires et/ou manifestations ne sont pas autorisés à Ambohitsorohitra pour la simple raison que c’est une zone rouge où sont rassemblés entre autres le Trésor, la Banque centrale et le Palais du président. Toutefois, tout le monde a eu le droit de déposer des gerbes de fleurs mais sous haute surveillance. Le général Florens Rakotomahanina, commandant du CRIGN Antananarivo a, quant à lui, été plus strict en limitant très précisément la durée de cette commémoration. Pendant que ses éléments quadrillaient carrément tout Antaninarenina, ceux présents n’ont eu droit qu’à dix minutes et pas une seule de plus. Par ailleurs, les discours étaient interdits et tout le monde s’y est conformé. En d’autres termes, la journée du 7 février 2016 a été surtout marquée par une mini commémoration en hommage aux victimes de la tuerie d’Ambohitsorohitra.
Psychose du coup d’Etat
Depuis le règne de Hery Rajaonarimampianina, toutes manifestations ou autres rassemblements populaires ont toujours été frappés d’une interdiction de la Préfecture de police d’Antananarivo. Que ce soit une grande marche ou une présentation de bilan à la Place de la démocratie, la population n’a pas le droit de s’exprimer librement là où elle le souhaite. L’explication est pourtant toute simple et se résume à une éternelle peur d’un renversement du pouvoir***. En effet, c’est notamment la principale raison pour laquelle certains organisateurs et leaders de manifestations ont souvent été interpellés par les forces de l’ordre pour atteinte à la sûreté de l’Etat, tentative de coup d’Etat, désordre public et des tas d’autres prétextes surréalistes et tombés du ciel. Samedi dernier, même si les forces de l’ordre n’ont pas mentionné l’existence d’une menace de coup d’Etat, les mesures prises pour encadrer la commémoration du 7 février laissent penser le contraire d’autant plus que dernièrement, des rumeurs de ce genre alimentent certaines discussions. Ainsi, chaque fois que des citoyens pensent à se réunir, le régime craint toujours le pire et envoie directement les forces de l’ordre pour veiller au grain.
Laza Marovola