Sommet de la Francophonie – Le Sefafi exige la transparence totale
Près de 10 mois avant le seizième Sommet de la Francophonie prévu se tenir dans la capitale de la Grande île, les tenants du pouvoir enregistrent un sérieux retard par rapport à l’organisation de ce sommet qui divise déjà la majorité de la population. Depuis le 30 novembre 2014, date à laquelle nos dirigeants se sont proposés pour accueillir ce sommet, ils n’ont cessé d’y penser et d’en faire une de ses priorités malgré la pauvreté grandissante et une instabilité politique palpable. Lors de la cérémonie de présentation de vœux, le palais d’Iavoloha a été au thème de la Francophonie, chose qui affiche clairement la détermination des tenants du pouvoir à réaliser leur rêve en dépit de la réalité. Pour l’Observatoire de la vie publique Sefafi, « à présent, il revient à l’Etat de démontrer qu’il a postulé pour ce Sommet en connaissance de cause. » Mais actuellement, il faut toutefois reconnaître que l’Etat continue de mendier ici et là parce que le budget prévu pour ce Sommet n’est pas bouclé. Malgré les difficultés et les réelles attentes de la population, l’Etat ne peut plus reculer pour éviter de taper la honte** au pays et connaissant les dirigeants actuels, ils ne reculeront certainement devant rien. Ainsi, le Sefafi propose donc d’avancer vers ce sommet mais en contrepartie, il exige « la transparence totale sur les dépenses et la liste des retombées réelles et durables pour le plus grand nombre.»
Des priorités opposées
Peu de temps après que nos dirigeants se sont proposés pour organiser le seizième Sommet de la Francophonie, l’information selon laquelle l’organisation nécessiterait 80 millions d’euros a fait polémique compte tenu de la réalité qui prévaut à Madagascar. Mais aujourd’hui, les informations sur les coûts réels et éventuels de la tenue de ce sommet sont « confuses et fragmentaires » selon les termes utilisés par le Sefafi. Mais quoi qu’il en soit, ce sommet qui s’étendra sur une semaine reviendra extrêmement cher pour le pays, la majorité de la population et aussi les générations futures qui seront criblées de dettes. La loi de finances 2016 alloue 20 milliards d’Ar. Le ministère d’Etat en charge des projets présidentiels disposera de près de 145 milliards d’Ar pour les infrastructures et équipements. 28 millions de dollars seraient nécessaires pour la réhabilitation de l’hôtel 5 étoiles d’Ivato. L’extension de l’aéroport est estimée à 150 millions de dollars. Bref, autant d’argent dont la majorité de la population n’en verra jamais la couleur. Si les priorités des tenants du pouvoir étaient en adéquation avec les attentes des citoyens, autant d’argent devrait tout simplement servir à d’autres projets plus importants tels que les branchements électriques ou les raccordements en eau, « potable de préférence » souligne le Sefafi. « La notion même de service public semble avoir disparu du lexique de gouvernance des dirigeants actuels », preuve que les priorités de ces derniers sont diamétralement opposées à celles de la majorité.
Laza Marovola