Sefafi – « Le régime couve un œuf pourri »
L’Observatoire de la vie publique ou le « Sehatra fanaraha-maso ny fiainam-pirenena » (Sefafi), a sorti un recueil réunissant les communiqués sortis datant de 2015 et le livre a pris l’intitulé « Manotrika atody lamokany » ou « la mayonnaise ne prend toujours pas ». Présenté à la presse hier, jamais un ouvrage n’a contenu autant de critiques envers le régime actuel : « Le pays n’arrête pas de s’appauvrir, le pouvoir d’achat de la population est au plus mal, l’insécurité prend de plus en plus d’envergure, la corruption est à son summum… Madagascar est dans une situation lamentable et visiblement, les dirigeants ne se donnent pas la peine d’apporter de solution », a souligné le Coordonnateur national du Sefafi, Ralison Randriamandranto. Le recueil met en exergue le fossé séparant les institutions et les dirigeants, des simples citoyens. Encore une fois, l’Observatoire de la vie publique pointe du doigt les dirigeants, notamment ceux du parti au pouvoir qui n’arrêtent pas de s’enrichir et sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts. L’espoir de sortir de cette situation chaotique est ainsi infime d’où le titre du recueil et bien évidemment, un œuf pourri ne pourra jamais donner un poussin.
Déception
Mais il n’y a pas que le régime au pouvoir qui a été fustigé par l’ouvrage mais aussi ceux qui jouent un jeu trouble sans pour autant se déclarer opposants : « Les partis de l’opposition doivent se montrer et assumer leur choix », poursuit le coordonnateur. Effectivement, nombreux partis avancent ne pas adhérer à la vision et la politique des dirigeants mais pour défendre leurs intérêts, ils ne veulent pas s’afficher, selon toujours le Sefafi. Ce dernier d’avancer que ceux qui osent critiquer et dénoncer les magouilles des dirigeants, se comptent sur les doigts d’une seule main. Et pourtant, la démocratie l’exige afin d’améliorer le mode de gouvernance : « La population à qui les dirigeants ont promis un avenir meilleur, se trouve dans la déception totale. Et il est lamentable que nombreux tirent profit de cette désillusion », conclut-il.
Ralambomamy