CUA – Les conseillers « de l’opposition » vont porter plainte
La maire de la ville d’Antananarivo, Lalao Ravalomanana, et une partie des conseillers municipaux, ont un fossé de divergences vues sur plusieurs dossiers certes, mais surtout sur le programme même de la première citée. Il faut dire que Lalao Ravalomanana n’a jamais fait état de son plan de développement de la Capitale, ni durant la propagande, ni depuis qu’elle était à la tête de l’institution. Et beaucoup constatent actuellement le pilotage à vue de Madame le Maire mais surtout sa fuite en avant devant les lourdes responsabilités qui lui incombent. Cela a commencé par son refus de ramasser les ordures ménagères des habitants de la ville des mille alors qu’elle est le président du conseil d’administration du service autonome pour la maintenance de la ville d’administration (Samva), l’entité créée pour assurer ce travail. De toute façon, tous ses prédécesseurs ont complètement assumé cette tâche fastidieuse et dans toutes les villes du monde, même à Saint-Denis de La Réunion. Rappelons que la semaine dernière, elle a fait la visite de cette ville et est rentrée émerveillée par la propreté des rues ! Même topo pour le curage les canaux d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluie, ainsi que la gestion de la mobilité urbaine – c’est-à-dire les embouteillages -, la réfection des rues, la réhabilitation des écoles primaires, ainsi que la gestion des sans domicile fixe alors que ces attributions lui reviennent, selon la loi ! Pour ce faire, Madame le Maire montre du doigt le ministère concerné : le ministère de l’Eau pour les ordures, le ministère des Transports pour la circulation, le ministère de l’Education pour les Epp, et ainsi de suite. Dernièrement, elle s’est permise de visiter le 6ème arrondissement en louant un … taxibe.
Criblés de dettes
C’était pour faire voir que Lalao Ravalomanana est … presque comme tout le monde alors qu’habituellement, elle exige une moto … ouvreuse et le balisage de son chemin lors de son déplacement dans la ville. C’est le cas lorsque la maire va se rendre à son bureau spacieux – le salon d’apparat de l’Hôtel de ville d’Analakely – et idem pour rentrer chez elle à Faravohitra ! On se rappelle aussi d’une de ses premières interviews en touchant mot au volet « insécurité » mais jusqu’ici, on n’a pas entendu parler d’une quelconque réunion avec les ministères concernées, à savoir celui de la sécurité publique par exemple, et encore moins avec la primature. Cette dernière institution réfléchirait sûrement à plusieurs fois avant de lui adresser une quelconque invitation.
En tout cas, les conseillers municipaux de la ville d’Antananarivo, notamment ceux de l’opposition, ont pris conscience de cette situation : « Nous n’accepterons pas d’être complice d’une injustice. Vu que la transparence n’est pas respectée dans cette collectivité décentralisée, nous comptons déposer plainte auprès du tribunal administratif », a déclaré Lalatiana Ravololomanana. Cela concerne surtout plusieurs dossiers dont la décision de Lalao Ravalomanana de faire endetter la commune urbaine d’Antananarivo (Cua) d’une somme faramineuse de 60 milliards d’Ariary, et ce, rien que pour cette année. En 4 ans de règne, les habitants de la Capitale seront criblés de dettes tandis que la dame prendrait assurément une retraite … dorée ! De même pour l’autre dossier brûlant de gestion des parkings, Lalatiana Ravololomanana a fait savoir que cette décision de donner la gestion à la société « Easy Park » n’est pas passé sous les yeux du conseil municipal et pire, la Préfecture de la police de la ville d’Antananarivo n’est pas au courant des accords passés entre la Cua et cette entreprise. En un mot, l’octroi de ce marché n’a reçu la validité d’aucune autorité.
Bref, ça va chauffer d’autant qu’on sait que des remous sont prévus aujourd’hui, et cette fois-ci venant des agents de la mairie même.
Vahatra Ny Aina – Luc Matthieu