Bioplastique – Des produits d’alternatives aux sachets plastiques
Mal préparé, l’interdiction sur l’utilisation, la commercialisation et la production des sachets plastiques d’épaisseur inférieure ou égale à 50 micros est peu suivi. Les produits d’alternatives sont encore peu nombreux sur le marché. En plus, le décret interministériel annonçant des amendes de 10 à 100 millions d’Ariary ainsi que l’emprisonnement de 6 mois à 3 ans pour les manquements à ce décret suscite des débats au niveau des consommateurs et des producteurs. En effet, l’on constate des vices de fond du fait que c’est un décret et non pas une loi qui dicte l’amende à appliquer. Le ministre de l’Industrie a fait une visite de l’usine d’une société dans la bioplastique à Imerinkasinina pour montrer que des produits d’alternatives au sac plastique existent.
Les sacs plastiques sont une source de pollution considérable, durant tout leur cycle de vie. Leur production consomme des produits pétroliers, de l’eau, de l’énergie, et émet des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. La fin de vie des sacs plastiques est particulièrement nocive pour l’environnement : il apparaît que leur recyclage n’est pas rentable du point de vue écologique et économique. Selon l’organisme Éco-emballage, les sacs plastiques seraient trop légers pour être recyclés, et leur recyclage consommerait plus de ressources qu’ils n’en restitueraient. 80 % des sacs plastiques ne sont ni triés ni recyclés : entre 100 et 400 années sont nécessaires pour qu’ils puissent se dégrader. Comme ils sont légers, ils ont tendance à s’envoler, et on les retrouve partout dans les milieux naturels : champs, rivières, montagne et mer, où ils contribuent à la dégradation des paysages. Ils se retrouvent par centaines de millions dans la nature, et sont responsables de la destruction de la biodiversité.
Les consommateurs ont un grand rôle à jouer concernant l’utilisation de sacs plastiques : ils doivent adopter une consommation responsable en refusant les sacs plastiques.
Sac biodégradable
Les technologies évoluent avec la mise sur le marché des sacs 100 % biodégradables à base de fécule de maïs, mais qui coûtent jusqu’à 10 fois plus chères que les sacs à base de polyéthylène.
On parle de fécule pour désigner l’amidon présent dans les organes souterrains de certaines plantes (tubercules des pommes de terre, racines pour le manioc, …). Les produits biodégradables issus de l’amidon peuvent avoir de multiples usages: sac poubelle, sac de caisse, sac de congélation…
En raison du coût plus élevé des sacs à base d’amidon, c’est bien sûr la demande qui déterminera l’avenir des sacs biodégradables.
Les industriels concernés par le bioplastique citent plusieurs avantages au niveau de la fabrication:
- la matière issue de la fécule est plus dense de 15 à 20% et le volume de matière première nécessaire est donc réduit,
- le procédé avec de l’amidon demande moins de chaleur et permet des économies d’énergie.
D’autre part, les sacs biodégradables offrent un nouveau débouché aux agriculteurs.
Enfin, ces sacs se dégradent en 5 à 6 mois contre 400 ans pour les sacs en plastique.
Gasyplast
Gasyplast est une usine entièrement malgache, créée en 2012, qui se spécialise dans la transformation de matières en plastique, tuyaux PVC pour las adductions d’eau, les évacuations-pressions, les bouteilles en plastique, les articles thermoformes et les sacs biodégradables. 150 personnes, dont la plupart sont issues de la commune rurale d’Ambohimalaza, y travaillent pour atteindre l’objectif de « mettre en évidence l’idée d’une entreprise promotrice de la protection de l’environnement, et pour offrir un avenir meilleur aux générations futures».
Gasyplast est une entreprise à 100% malgache. C’est un investissement à fonds propres, sans l’aide de l’Etat.
Créée en 2012, la société a été inaugurée en novembre 2014. C’est un projet à long terme dont les investissements s’étalent sur 3 ans. Pour la première année, la société compte produire 360 tonnes de sachets plastiques par an. Cette production augmentera à 750 tonnes par an pour la deuxième année et sera à 1 000 tonnes par an lors de la troisième année.
Gasyplast ambitionne de devenir leader des sacs biodégradables à Madagascar et dans la zone Afrique. Elle veut opérer en Corée, Malaisie, Inde, Indonésie, Chine, Madagascar, Maurice, Nigeria, Mozambique et Afrique du Sud.
Le sac biodégradable de Gasyplast est fabriqué à partir d’amidons naturels (fécule de manioc). Les matières premières proviennent des ressources durables. La société importe encore ses matières premières mais compte travailler avec des organisations paysannes pour s’approvisionner à Madagascar. Les matières sont solubles dans l’eau à 80° et se ramollit dans l’eau froide. Ils ne nuisent pas à la croissance des plantes et se dissout en cendres et à l’épreuve du feu.
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