La situation dans le sud de Madagascar est tellement critique, non seulement faute de programme de soutien pour la population vulnérable, mais aussi par l’inexistence de vision des gouvernements qui se sont succédé jusqu’ici. Rien que pour ces cinq dernières années, la malnutrition s’est singulièrement aggravée à cause du dérèglement climatique dont cette partie de l’île subit de plein fouet les conséquences. Si actuellement, on commence à recenser les morts, notamment chez les enfants en bas-âge plus fragiles que les adolescents et les adultes, les interventions d’urgence auraient donc dû commencer, il y a plusieurs mois déjà. Pire, c’est uniquement cette semaine qu’on va se concerter pour la « recherche de solutions durables aux problèmes récurrents du sud de Madagascar » alors que toutes les actions auraient déjà dû se trouver dans le plan de travail annuel de toutes les institutions concernées, à savoir, la primature, les départements ministériels – même ceux de la défense nationale et du secrétariat d’Etat à la Gendarmerie -, les organismes rattachés, les collectivités territoriales décentralisées – notamment les régions -, et les partenaires techniques et financiers. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais et la population toute entière, non seulement celle des régions concernées, attend de ce sommet des résolutions choc et surtout réalisables. Et il s’agit d’un projet bien encadré dans le temps et dans l’espace.

Dans l’urgence, il est question de sauver des vies en sachant que cette population du sud est démunie de tout puisqu’elle a déjà vendu tous ses biens. Il faut ainsi créer des sites d’assistance alimentaire du genre « resto du cœur » ou encore « tsaky pop » mais évidemment, point n’est besoin de parler de participation financière.

Moyens efficaces
Mais d’un autre côté, l’honnêteté de tous ceux qui y travaillent, est primordiale pour que l’opération ne soit entachée de détournement des vivres, matériels et fonds nécessaires.  Le tout sans oublier que c’est une population à bout de souffle et qui a besoin de revenir dans les meilleurs délais dans son quotidien. Il est donc vital de financer son travail habituel qui généralement, est dans le secteur primaire en tenant compte des perturbations climatiques qui frappent durement ces régions. A court terme, il faut penser à résoudre l’éternel problème d’accès à l’eau potable et donc renforcer l’organisme Alimentation en Eau dans le Sud (Aes) mais aussi trouver les moyens efficaces pour freiner la désertification du sud de Madagascar et pour donner un coup … d’arrêt à l’avancée des dunes de sables dans les districts de Tsihombe et d’Ambovombe, notamment à Faux-Cap.
Mais le gouvernement doit aussi s’atteler à trouver le financement nécessaire pour la construction du pipeline destiné justement à l’adduction d’eau dans le sud. Pour les observateurs, ces solutions devront figurer dans la liste des résolutions prises à l’issue de cette concertation nationale qui constitue l’unique occasion pour le gouvernement de montrer son savoir-faire. Place aux techniciens donc et que les politiciens, dont notamment le parti au pouvoir et ses satellites, ne s’avisent pas d’en tirer profit de la réussite des actions qui seront entreprises incessamment. Cela ne fera que nuire à leur image.

J.L.R