Ces deux dernières années, le trafic de bois de rose de Madagascar a connu une hausse importante malgré le fait que les dirigeants aient fermement décidé d’appliquer une politique de tolérance zéro pour y faire face. Aujourd’hui, le constat est déplorable dans la mesure où les rondins continuent de sortir illégalement du territoire en direction de la Chine mais aussi des Etats-Unis. Hier, le ministre de l’Environnement Ralava Beboarimisa a fièrement annoncé une coopération avec un cabinet d’avocat international dans la lutte contre ce trafic et notamment dans l’éradication du réseau mondial des trafiquants de bois de rose de Madagascar. Par ailleurs, le ministre a tenu à préciser que tous doivent être impliqués et apporter des solutions concrètes, notamment la société civile et les syndicats. Concernant les informations véhiculées ici et là, Ralava Beboarimisa a précisé être un technicien se basant sur des dossiers concrets et non sur des rumeurs sans preuves tangibles. Aujourd’hui, si le ministère et le soi-disant cabinet d’avocat cherchent le moyen d’arrêter le trafic, ils devraient commencer par se pencher sur les dossiers déjà existants à Madagascar. Ainsi, en toute objectivité, Ralava Beboarimisa et sa horde d’avocats internationaux devraient d’abord se concentrer sur les identités révélées dans la liste de Beriziky. Par ailleurs, d’autres noms ont déjà circulé comme celui de Bekasy mais ce dernier a réussi à quitter le territoire après avoir été placé sous mandat de dépôt. Ainsi, il faut rappeler au ministre Ralava Beboarimisa qu’en tant que technicien, il devrait agir concrètement au lieu de perdre son temps à parler de son plan de bataille.

Financement et du crime organisé

Hier, le ministre Ralava Beboarimisa a aussi rappelé que les Etats-Unis sont prêts à collaborer et à aider les dirigeants malgaches dans la lutte contre le trafic de bois de rose malgré les critiques qu’ont pu tenir leur ambassadeur. La mission principale aujourd’hui se résume à l’interpellation des trafiquants, à la reconnaissance des intermédiaires et à l’éradication d’un réseau mondial. Pour cause, le ministre a révélé hier que le trafic de bois de rose et d’autres richesses ou espèces animales serviraient au financement du terrorisme et du crime organisé. En réalité, on ne sait pas vraiment à quoi sert l’argent du bois de rose au niveau international mais on peut être sûr que les pratiques ne sont pas si éloignés que celles à Madagascar. Sur le plan national, bien qu’on ne puisse pas encore parler de terrorisme, on peut rappeler que des individus connus comme des opérateurs en bois de rose, donc des trafiquants, ont financé des campagnes électorales. A Sambava, c’est le dénommé Johnfrince Bekasy qui a appuyé un candidat au couleur du Hvm pour les élections communales et municipales. A Toamasina, c’est un autre trafiquant qui a osé se présenter aux sénatoriales sous la bannière bleue martiale. Pourtant, la majorité de la population est aujourd’hui d’accord sur le fait que le Hvm est en train de commettre un crime contre la Nation et contre la population en ignorant le principe de redevabilité.

Laza Marovola