Prévision sur l’évolution de la situation acridienne – Impossible faute de données météo
Durant la première décade de février 2016, des populations du criquet migrateur malgache de la deuxième génération en saison des pluies, principalement sous forme de taches larvaires, ont été localisées dans les régions de l’Atsimo Andrefana, de l’Androy et du Menabe. Dans le bassin de Manja, sur la plaine de Tuléar et la pénéplaine de Bekily-Fotadrevo, les populations du criquet migrateur malgache étaient constituées de taches de larves de stade L1 à L5 en mélange à des ailés généralement immatures bien que, dans certaines localités, des ailés matures, de phase solitaire à faiblement transiens, aient été observés. Le processus de dégrégarisation amorcé en 2014/15 et le nombre décroissant de populations acridiennes à forte densité dont le barycentre s’est re-déplacé dans l’aire d’habitat traditionnel, le sud-ouest de Madagascar, sont des indicateurs du déclin de l’invasion acridienne. La grande hétérogénéité phénologique des populations actuellement observées indique que ce déclin se poursuit et s’accentue. Dans le bassin de Manja et sur la pénéplaine de Bekily-Fotadrevo, les mues imaginales se poursuivaient et il pourrait y avoir, durant les prochaines décades, des regroupements d’ailés dans les zones favorables au développement de l’espèce. Il est essentiel de pouvoir localiser et traiter ces regroupements avant que les ailés ne se déplacent ou n’acquièrent la maturité sexuelle et ne se reproduisent (vers la fin du mois de février 2016) ; les traitements s’intensifieront donc au cours du mois de février 2016.
Toutefois, en l’absence de données météorologiques de la part des services nationaux (Météorologie et Cna), il est impossible de faire des prévisions précises sur l’évolution de la situation acridienne.
Sur le terrain, le dispositif est toujours constitué d’une base aérienne dotée d’un hélicoptère et de cinq équipes terrestres, dont deux mixtes (prospection et lutte), une d’utilisation du biopesticide, une de suivi sanitaire et environnemental et une de gestion des pesticides.
Depuis le début de cette troisième campagne de lutte antiacridienne du Programme triennal, le 26 août 2015, et jusqu’au 10 février 2016, des populations acridiennes groupées ont été maîtrisées sur une superficie totale de 199 940 ha (dont 96,9 % par voie aérienne), soit : 153 160 ha par des traitements en barrières (contre des groupes larvaires) et 46 780 ha par des traitements en couverture totale (contre des populations groupées de larves âgées et d’ailés).
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