Changement du gouvernement – Vers un énième départ à zéro
Hier, le fil info d’un site web indiquait que le Mapar fidèle à Andry Rajoelina n’intégrerait pas le futur gouvernement d’ouverture annoncé par le ministre en charge des projets présidentiels Rivo Rakotovao. Avant cela, la démission collective du gouvernement est attendue avant ce vendredi et dans le cas contraire, une motion de censure serait votée lors d’une session extraordinaire. Entre-temps, le président de l’Assemblée Nationale nous a fait bond. Puis, de source proche de la Présidence, la démission collective aurait lieu mercredi soir. Hier, en début de soirée, on a finalement appris sans autre précision qu’il s’agirait seulement de remplacer quelques ministres. Bref, le changement, le remaniement total ou partiel (quoiqu’on dise) n’est plus une simple rumeur et il y a donc lieu de souligner que certaines têtes tomberont pour laisser la place à ceux qui peuvent concrètement changer la donne en faveur de Hery Rajaonarimampianina. Le changement frappe une nouvelle fois à la porte et cela signifie tout simplement qu’on va encore perdre un temps précieux dans la mesure où la continuité de l’Etat n’est qu’une fable à Madagascar. Autrement dit, les nouveaux ministres commenceront par constituer leur propre équipe de travail, suspendant ainsi certains dossiers ou chantiers déjà en cours de traitement, qu’il faudra éplucher un à un pour se mettre dans le bain. La population a certainement grand besoin d’un changement mais si cela ne correspond pas à ses attentes, elle ne pourra rien en espérer.
Quel genre de changement ?
Depuis son investiture, l’actuel Président de la République a déjà eu recours aux services de trois Premier Ministres dont Omer Beriziky, Kolo Roger et jusqu’à maintenant, Jean Ravelonarivo. En l’espace de deux ans, les tenants du pouvoir ont principalement œuvrés pour s’offrir une « stabilité ». Résultats : Madagascar est le pays le plus corrompu d’Afrique et le troisième pays le plus pauvre du monde. Aujourd’hui, si on parle encore d’un changement au niveau du gouvernement, la majorité des citoyens devraient sérieusement se demander si cela peut véritablement changer quelque chose dans leur quotidien. Par définition, le changement, dans son sens le plus absolu, désigne le passage d’un état à un autre et selon la nature, la durée et l’intensité de ce passage, on parlera d’évolution, de révolution, de transformation, de métamorphose, de modification, ou de mutation. Pour le cas de Madagascar, c’est à la population de constater le genre de changement opéré par les tenants du pouvoir. Mais quand les médias soulignent souvent que le pays avance en reculant, il y a lieu de croire qu’un énième changement du gouvernement n’aura pas d’impact concret sur la population.
Laza Marovola