Révision de la Constitution – Un moyen pour préserver les intérêts politiques
Depuis quelques jours, des bruits sur une éventuelle modification de la Constitution n’ont pas laissé les observateurs indifférents mais « le moment n’est nullement opportun » d’après Lalatiana Rakotondrazafy, président national du Freedom. Une opinion dont le régime en place, comme dans ses habitudes, se moque complètement. Le plus important pour ce dernier serait de disposer d’une Constitution pouvant garantir les intérêts des dirigeants et une telle manœuvre n’est d’ailleurs plus étonnante dans les pays en voie de développement. « Le régime en place s’empresse de réviser la Constitution à deux ans des élections présidentielles. Pour ce dernier, l’indispensable est de porter un changement et non de faire en sorte que la Constitution qui existe déjà, soit respectée comme il se doit. Une fois de plus, cet acte reflète l’instabilité de l’Etat. Je n’en vois pas l’intérêt sauf si c’est pour mettre à l’abri», explique-t-elle. Rappelons que la Constitution de la IVème république a été adoptée à la suite d’un référendum du 17 novembre 2010 avec 74,19 % de voix. Aujourd’hui, elle serait remise en cause pour les intérêts de quelques individus.
Stabilité exigée
Selon les explications du juriste James Rakotomahanina, la Constitution elle-même impose ses conditions pour toute éventuelle révision. « Nombreux points ne peuvent être touchés dont le mandat du Président de la République, et entre autres, la séparation de pouvoir. Le changement ne devrait pas non plus être au profit de quelconque personne. En tout cas, avant de passer au référendum, le projet ou proposition de loi doit bénéficier des 3/4 de voix des députés et des sénateurs », martèle-t-il. A ce moment, les mallettes vont, sans doute, envahir le palais de Tsimbazaza et d’Anosy afin d’obtenir le maximum de voix. En tout cas, cette retouche devrait se faire dans la stabilité, selon toujours le juriste, mais Madagascar en est pourtant loin. « La stabilité est importante afin de proposer une Constitution consensuelle », poursuit-il.
Ralambomamy