Instabilité politique – Favorisée par une pseudo-opposition
Même si Madagascar est revenu sur le chemin de l’ordre constitutionnel à l’issue de l’élection présidentielle de 2013, il y a lieu de reconnaître que la situation est loin d’être améliorée. Le chef de l’Etat est impopulaire tandis que le gouvernement est constamment critiqué parce que les projets concrets de développement sont inexistants. Aujourd’hui, l’instabilité politique est palpable même si les tenants du pouvoir aiment à se convaincre du contraire grâce à la mise en place des institutions prévues par la Constitution. Mais si les partenaires techniques et financiers, les bailleurs de fonds et les investisseurs sont toujours réticents à venir et à investir, c’est qu’il y a une raison valable. Les mauvaises pratiques des dirigeants sont connues hors de nos frontières et à l’intérieur du territoire, personne ne semble en mesure de les arrêter. Pour cause, certains politiques se disant de l’opposition ne le sont pas totalement et critiquent les tenants du pouvoir pour obtenir une place de choix. Maintenant, la place officielle de l’opposition est toujours inoccupée au Parlement et certains analystes politiques sont d’avis que cela favorise clairement l’instabilité politique du pays. Il n’existerait aujourd’hui que deux ou trois vrais opposants tandis que le reste inclut ce statut dans leur stratégie politique pour atteindre le pouvoir.
La solution entre les mains de la population
Le 17 janvier 2014, Hery Martial Rajaonarimampianina a été officiellement proclamé Président de la République par la Cour Electorale Spéciale avec 53,49% des suffrages exprimés contre 46,51% pour Jean Louis Robinson. Le taux de participation à ces élections a été faible avec près de 50% des électeurs inscrits dans les listes électorales mais quoi qu’il en soit, le choix a été fait. Mais aujourd’hui, après deux ans sous le règne bleu martial, ce n’est pas que les électeurs qui ont voté pour le fondateur du Hvm qui sont déçus mais près de 90% de la population. Ces deux dernières années, le pays a été déchiré par différentes revendications compte tenu du fait que les tenants du pouvoir n’accordent aucune importance au volet social, à la lutte contre la pauvreté et au principe de redevabilité. Entre temps, le Président de la République a déjà eu recours aux services de trois Premier ministres, nommés sans le respect de la Constitution. C’est notamment pour violation multiple de la Constitution que le chef de l’Etat a fait l’objet d’une mise en accusation afin de déchéance. La population souhaite et espère aujourd’hui un changement concret mais elle pourrait être encore plus déçu dans la mesure où il ne s’agira que de quelques remplacements au niveau du gouvernement. En prenant en compte la souveraineté du peuple, la population devrait ainsi exprimer de nouveau son choix pour débloquer la situation du pays.
Laza Marovola