Facilité élargie de crédits – Des épines plantées par la situation d’Air Madagascar et de la Jirama
Lors du dernier passage de la délégation du Fonds monétaire international à Madagascar, le pays a promis d’entreprendre des réformes sur la finance publique et aussi sur la gestion des sociétés d’Etat, notamment Air Madagascar et la Jirama. A quelques jours de l’évaluation du Fmi sur ces réformes, la situation de ces deux sociétés reste floue et inquiète. La Lettre de l’Océan Indien parle même d’une impossible réforme de la Jirama. D’après la LOI, son conseil d’administration est nommé par le ministère de l’énergie et reste noyauté par des enjeux politiques.
Les autorités ont promis à assurer le redressement financier et la remise en état de la société d’Etat. Un Comité stratégique présidé par le Ministre de l’énergie et des hydrocarbures, établi en mars 2015, a dirigé la restructuration de la Jirama. Un consultant a été engagé à établir un plan d’amélioration de la gestion qui inclut la restructuration organisationnelle de cette société. Dans cette réforme, les dirigeants se sont engagés à améliorer la position financière de l’établissement qui est axée sur la réduction des pertes et la détection des vols et de la fraude avec un programme d’audit sur place des 1 000 plus gros usagers, qui vise l’élimination permanente de la consommation sans relevé (pertes commerciales). La Jirama cherche aussi à réduire ses coûts, par exemple en remettant en état les centrales au fuel lourd et en vérifiant ses contrats d’approvisionnement. L’Etat n’a pas mis en exergue dans ce plan de redressement, la lutte contre la corruption qui mine cette société depuis des années.
Pour Air Madagascar, l’Etat s’est engagé à reconstruire cette compagnie aérienne phare pour être compétitif dans ce nouveau cadre et réduire au minimum les risques budgétaires pour l’Etat. Une « stratégie d’accès aérien » pour intensifier la concurrence nationale et internationale d’ici la mi-2016 devrait être mise en place. La compagnie cherche des alliances stratégiques. Face à la situation financière précaire de la compagnie, la Direction cherche des sources de revenus supplémentaires et examine les raisons des dépenses opérationnelles élevées. Ces mesures visent à rétablir la rentabilité opérationnelle d’Air Madagascar d’ici fin 2016. Le plan de redressement de cette société est bel et bien établi, cependant, la rentabilité d’ici fin 2016 semble être une utopie.
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