Rado Rabarilala : « J’ai sacrifié ma carrière pour Air Madagascar »
En marge de la célébration du 80è anniversaire du syndicalisme à Madagascar, Rado Rabarilala, pilote et meneur de syndicat au sein de la compagnie aérienne Air Madagascar, a une fois de plus martelé, avec des explications techniques que cette entreprise d’Etat traverse une zone de turbulence. Selon lui, il a sacrifié sa carrière pour cette compagnie afin d’éviter la faillite. C’est une réponse à la déclaration du président Hery Rajaonariampianina qui a accusé la grève syndicale au sein d’Air Madagascar comme étant la cause de la destruction de cette entreprise. L’annulation de plusieurs vols régionaux à l’instar de l’Asie, ainsi que l’ouverture aux nouvelles compagnies étrangères et nationales du ciel de la Grande Ile, comptent parmi les paramètres qui ont emmené la destruction d’Air Madagascar.
La compagnie ne pourra plus subvenir à ses besoins et charges financières puisque la plupart de ces activités lui a été retirée. Le premier risque à craindre est le problème de non-paiement du salaire des employés, ce qui va conduire logiquement à une compression du personnel. Certains d’entre eux sont déjà victimes du non-paiement de prime de fin d’année ainsi que de leur assurance.
Des avions non-utilisables
Sans vouloir relier la cause syndicale à un calcul politique, Rado Rabarilala a évité de citer le régime en place comme étant la cause du mal qui ronge l’Air Madagascar, mais ses propos tendent à dénoncer la mauvaise gestion imposée par les dirigeants. Rado Rabarilala dément la thèse sur le fait que les malgaches ne savent pas piloter les Airbus A340. Selon lui, 12 pilotes d’Air Madagascar ont la capacité de piloter ces avions. Par contre, le Boeing 737-800 risque de ne plus être utile puisqu’il n’y a que 3 aéroports dont Ivato, Mahajanga et Nosy be qui peuvent l’accueillir. Pourtant une partie de l’aéroport de Mahajanga ainsi que celui de Nosy be sont actuellement indisponibles à cause de la période pluviale. Enfin, le Boeing 737-300 est en panne et ne peut pas voler. Tout ceci pour dire que la compagnie aérienne nationale est dans un sacré pétrin.
Dominique Val