« L’absence de leadership et les résistances au changement ont remis en cause les efforts qui visaient à améliorer l’efficacité du secteur public. Des lacunes importantes impactant la qualité de la gestion des finances publiques et l’efficacité de la fonction publique demeurent. Ces problèmes existaient déjà avant la crise mais ils ont été exacerbés depuis lors. L’absence de contrôles effectifs tout au long de la chaine des dépenses publiques a un impact négatif sur l’intégrité et la fiabilité de la gestion des finances publiques. Les organes de supervision comme la Cour des Comptes et le Parlement ne jouent que très partiellement leur rôle ». Ces remarques émanent de la Banque Mondiale qui constate que

« L’exécution du budget est insuffisamment suivie et la réalisation de la dépense souffre d’une chaîne de la dépense à la fois lourde et inefficace ; ceci tant en matière de délais de paiement des fournisseurs, de contrôle de régularité, que de vérification du service fait ». D’après les audits de l’Armp, on constate un très bas niveau de conformité des activités des services de passation du marché, 75,92% des marchés passés (toutes catégories confondues) comportent des procédures non conformes au Code des marchés publics. Tout ceci montre l’inefficience de la gestion des finances publiques.

Des personnes ressources non utilisées

Pour pallier à ce problème et à la demande des bailleurs de fonds, l’Etat a décidé de mettre en place le corps des administrateurs des services financiers. D’après le décret statuant l’Asf,

« ces personnes assument les tâches de conception de contrôle, de tutelle et de gestion qui incombent aux diverses directions et services dépendant du Ministère chargé des finances et du budget. Elles sont chargées de mettre en œuvre dans la conduite des affaires qui leur sont confiées, les directives générales du gouvernement, de préparer les projets de budget et de participer à la préparation des lois de règlement des budgets de l’Etat. Elles peuvent être appelées à des fonctions de recherche, d’étude, de formation se rapportant aux finances publiques et de gestion ou d’organisation dans les services publics de l’Etat ». Les administrateurs des services financiers sont recrutés exclusivement par voie de concours. Ils devront ensuite passer 2 années de formation à l’Enam. Mais force est de constater que l’Etat dépense autant d’argent sur ces personnes sans pour autant profiter ou utiliser leurs compétences. Seuls 32 Asf sur les 200 membres ont des postes à responsabilité. Si le pays veut apporter un nouveau souffle et va opter pour la bonne gouvernance, il faut les bonnes personnes à la bonne place. La sortie de la 6ème promotion Ilaina de l’Asf a eu lieu au mois de février dernier.

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