Reprise du procès des bois de rose saisis à Singapour – On veut accaparer le laurier !
Le bilan dressé par les organisations non-gouvernementales est clair : la Grande Île fait face à une recrudescence du pillage de ce bois précieux et les 30 000 rondins, d’une valeur de 50 millions de dollars saisis à Singapour, ne sont que les pointes de l’iceberg. D’un autre côté, soucieux de redorer leurs images aux yeux de la population et de la communauté internationale, certaines personnalités n’hésitent plus à claironner qu’elles sont derrière l’initiative.
Une chose est sûre, cela commence sérieusement à bouger dans cette affaire et à Madagascar, plusieurs hauts dirigeants sont montés au créneau pour essayer de tirer, à chacun d’eux, le bénéfice de ce retournement de situation. Pas plus tard qu’hier, le ministre de l’environnement et des forêts a affirmé que quiconque ayant pris part dans ce trafic, sera traduit devant la Justice. Pour les observateurs, cela faisait quand même un bon moment qu’on a entendu de tel discours mais jusqu’ici, rien de concret n’est encore constaté.
Bizarrement, le Premier Ministre n’a cessé aussi de le claironner depuis quelques semaines déjà sans qu’il ait donné la moindre preuve matérielle de l’existence du recours que ce dernier aurait fait auprès de la justice du Singapour. D’ailleurs, on peut légitimement se demander pourquoi au moment d’entamer ces démarches judiciaires, Jean Ravelonarivo ne l’a-t-il pas fait savoir alors que ce dernier n’est jamais loin des micros de la presse ? En réalité, il s’agit d’un exploit, même si cela n’aurait pas abouti, pour la simple raison que plusieurs tentatives ont été déjà essayé par les gouvernements précédents sans que cela ait ramené le résultat attendu. On se rappelle par exemple de l’autre cas des 6 containers de bois de rose saisis à l’Ile Maurice et la délégation ministérielle de l’époque, suivis deux ans plus tard par la visite de l’actuel Premier Ministre, sont toutes rentrées bredouilles, et ce, malgré la promesse d’octroyer de centaines d’hectares de bonnes terres malgaches à des agriculteurs mauriciens.
En dehors des palais
Pour le cas des bois saisis à Singapour, la suite pourrait valoir la plus haute distinction honorifique que la Nation pourrait offrir puisque la Cour d’Appel de ce pays est revenue sur une décision déjà prise et appliquée. Mais au contraire, beaucoup ont bien remarqué le silence de Mahazoarivo durant un temps assez long prouvant que Jean Ravelonarivo n’a fait que prendre le train en marche pour essayer de tirer bénéfice de la lutte contre ce fléau tout en tentant d’effacer l’échec cuisant de sa gestion des affaires de l’administration publique.
Et oui, c’est bien le cas de le dire puisqu’en dehors des palais, l’insécurité règne en maître partout dans le pays. Quoi qu’on dise, le Premier Ministre est le premier responsable pour la simple raison que ce dernier peut planifier le déploiement des forces de l’ordre dans le but de ramener un peu de sécurité, ne serait-ce que dans les grandes villes. Pire, la presse n’a jamais eu vent d’un conseil de gouvernement restreint destiné uniquement à redresser cette situation catastrophique. Et que dire de ce manque flagrant de la population à l’endroit de la Justice, seule cause de cette course effrénée vers la vindicte populaire.
Pour en revenir au trafic du bois de rose, de rumeurs font état de l’implication de hauts gradés de l’armée pour la cargaison saisie à Hong Kong et ces derniers seraient des membres du cabinet de l’actuel Chef du gouvernement. En somme, les observateurs estiment que ce dernier est plutôt un grand spécialiste de la démagogie et n’a pas su animer son équipe pour un décollage économique réel. Ce dernier est plutôt connu pour ses deux « initiatives à résultat rapide » qui finalement, non seulement, n’ont rien emmené pour toute la population mais plus exactement, n’ont fait qu’empirer une situation déjà désastreuse.
J.L.R