Air Madagascar – Annexe B – Science réelle ou fiction ?
« Nous sommes en train de voir les améliorations à apporter pour cette compagnie. Des sociétés étrangères vont nous aider, comme les sud-africains, Air Mauritius, l’Alliance Vanille, Air Austral et d’autres. La reprise des vols en Asie est en discussion car c’est important pour notre économie ». Ces propos du président de la République illustrent très bien la situation dans laquelle Air Madagascar se trouve. Deux ans après que certains avaient promis la sortie de l’Annexe B de la Commission européenne, la compagnie est toujours là avec des centaines d’employés en moins, des avions cloués au sol et un directeur général canadien qui ne pense qu’à vendre des actions pour redresser la compagnie. Aujourd’hui encore, plus précisément cette semaine, elle va faire l’objet d’un audit – encore – qui décidera de sa sortie ou pas de l’Annexe B. Chaque année, les responsables clament la délivrance de la compagnie mais ce n’est pas toujours le cas. Si ce schéma se répète, la compagnie n’a rien à espérer de ce nouvel audit. Mais certains signes peuvent être trompeurs et c’est le cas du ministre des transports qui semblait plutôt confiant, notamment grâce à la tenue du seizième sommet de la Francophonie. Toutefois, les dirigeants ont déjà habitué la population à ce genre de comportement que celle-ci n’accorde plus de considération aux paroles ou promesses chantées à tout va. Quoi qu’il en soit, les émissaires de la Commission européenne devraient avoir fini leur job d’ici la fin de la semaine et le sort d’Air Madagascar sera scellé. Que ce soit une bonne ou mauvaise nouvelle, les critiques vont tombées.
Intérêts politico-économiques
Depuis que le pouvoir est entre les mains de la légion bleu martial, on ne cesse de promettre la sortie d’Air Madagascar de l’Annexe B mais à deux reprises, cela a été un échec. Personne ne sait réellement pourquoi dans la mesure où certains tabloïds rapportent que la compagnie nationale aérienne peut aisément sortir de cette liste noire de la commission européenne. On en conclura donc qu’un complot se joue derrière les rideaux et cela expliquerait le limogeage de Henry Rabary Njaka (ex Pca), la démission forcée de Haja Raelison (ex-Dg) et la formation d’un nouveau conseil d’Administration. On ne cesse de rapporter que certains hommes du pouvoir se font les poches ou s’engraissent (c’est selon le cas) sur le dos d’Air Madagascar et quand l’Open Sky a été décrété, cette théorie tenait encore un peu plus la route. Ensuite, au moment où tout va pour le mal, des conseillers du président de la République créent leur propre compagnie Madagascar Airways avec un seul avion d’une trentaine de places – enfin deux, depuis la fin de la semaine dernière –. Par ailleurs, à chaque tentative de sortie de l’annexe B, des actes de sabotage des dirigeants de l’Aviation Civile de Madagascar sont imagés dans la majorité des quotidiens de la place mais contrairement aux autres responsables de cette mission de délivrance, James Andrianalisoa est toujours à la tête de l’Acm. Ce dernier est proche d’Ambohitsirohatra et a déjà été présenté conseiller spécial du Président de la République en charge du volet technique. C’est notamment à cause de certains problèmes techniques qu’Air Madagascar reste coincé dans cette annexe B.
Laza Marovola