Campagne contre la polio – Le ministre de la Santé obstiné
L’an passé, la population dans tout Madagascar a eu droit à plus de trois campagnes de vaccination contre la poliomyélite. Le but des dirigeants est de vacciner 11 millions d’enfants dans le but d’éradiquer ce fléau mais compte tenu de l’insistance des responsables étatiques, la population a commencé par redouter et pensait même être de simples cobayes pour le test d’un vaccin. Dans la capitale, de nombreuses familles ont refusé de faire vacciner leurs enfants par ces agents de santé faisant du porte à porte, tels des colporteurs. Les enfants de 15 ans et moins sont concernés par cette campagne, et auparavant face à la polémique, le ministre de la santé Mamy Lalatiana Andriamanarivo a clairement spécifié que les parents réticents seront responsables de la non éradication de la poliomyélite. Mais quoi qu’il en soit, beaucoup de parents ne sont pas rassurés par ces multiples campagnes, ayant déjà fait des victimes. Ainsi, pour atteindre son objectif, le ministre de la Santé, pour faire avaler la pilule, devrait convaincre la population avant d’insister sur la réalisation d’une campagne. Personne ne voudrait que son enfant soit touché par la polio mais très entêté, Mamy Lalatiana Andriamanarivo ne veut rien entendre et va répéter ses erreurs de l’an passé.
Mauvaise méthode d’éradication ?
Depuis l’été 2014, aucun cas de poliomyélite n’a été détecté en Afrique, ce qui n’est pas le cas pour Madagascar parce que ces deux dernières années, ce fléau a encore frappé les enfants âgés de 5 à 15 ans, selon le personnel de santé. Avec l’objectif de vacciner 11 millions d’enfants, il est clair que les dirigeants, et notamment le ministre de la Santé souhaitent éradiquer le poliovirus mais jusqu’ici, les méthodes appliquées ont fini par terroriser la population. Combien de fois les agents de santé frapperont-ils à nos portes pour faire avaler un vaccin à nos enfants ? Après la première vaccination, faut-il réellement réaliser plusieurs rappels ? A l’heure actuelle, les responsables étatiques semblent juste forcer la main aux citoyens dans le simple but d’atteindre un quota fixé par les partenaires du projet en vaccinant les mêmes enfants à plusieurs reprises. Par ailleurs, aucune fiche de contrôle ne saurait révéler avec exactitude le nombre et les identités des enfants déjà vaccinés jusqu’à ce jour. Ainsi, la méthode d’éradication visant à multiplier les campagnes de vaccination dans un petit laps de temps optée par le ministre de la Santé semble avoir montré ses limites.
Laza Marovola