Les scandales se suivent et ne se rassemblent pas. Après l’affaire d’Anjozorobe dont les accusations pointent le fils du locataire actuel d’Iavoloha, Hery Rajaonarimampianina serait encore obligé de s’expliquer ou démentir des informations mêlant la Présidence à un braquage dans le sud, au royaume du saphir. C’est à Andohan’Ilakaka, plus précisément à Ampandrana Atsinanana, qu’un fianarois dénommé Monsieur Penita, acolyte de Mamy Be (affaire Viva Fianarantsoa), se targue d’être soutenu par la Présidence et collabore même avec cette institution suprême pour s’accaparer une carrière de saphir, propriété de deux individus depuis trois ans. Pour se faire, des dizaines de gros bras venus de Fianarantsoa, des militaires de la caserne de Sakaraha, le chef de district et aussi le préfet d’Ihosy se seraient mobilisés pour aider ce Monsieur Penita dans cette tâche. Aux dernières nouvelles, le journaliste sur place nous a communiqué par téléphone que le frère du Président de la République même serait derrière cette affaire. Après le fils et maintenant le frère, Hery Rajaonarimampianina sera encore obligé de jouer à l’avocat du diable et devra trouver les bonnes explications. Pour cause, la répétition des missions impliquant la Présidence devient presque une habitude et risque tout simplement de soulever une population victime d’abus de pouvoir.

Peur généralisée dans la ville

Ilakaka est une carrière à ciel ouvert qui attire toujours aujourd’hui beaucoup de mineurs, autrefois considéré comme le plus grand gisement de saphir de la planète. Par ailleurs, un saphir sur sept dans le monde vient de Madagascar. Ainsi, on peut donc comprendre que la carrière sise à Ampadrana Atsinanana soit un vrai petit filon de saphir pour qu’un individu se dise de la Présidence pour la prendre par la force et par tous les moyens. Aujourd’hui, les habitants de la ville d’Andohan’Ilakaka sont terrorisés par la présence des dizaines de gros bras de Fianarantsoa et des militaires de Sakaraha. Ces derniers ne protègent plus la population et agissent maintenant exclusivement pour un envoyé … «spécial», ou dans ce cas, un mercenaire de la Présidence de la République. Comme dans la plupart des cas, les vrais propriétaires des terrains, des biens ou des carrières perquisitionnées ne sont jamais d’accord mais finissent toujours par abdiquer. En face, juste parce qu’on vient de la Présidence, on peut réquisitionner des militaires pour tirer sur des obstacles, comme à Anjozorobe. A Ilakaka, le Far West malgache, la population craint aujourd’hui le pire parce qu’une confrontation n’est pas à écarter.

Laza Marovola