Créances nettes du système bancaire sur l’Etat – Amplification de plus de 300 milliards d’ariary
Sur les six premiers mois de l’année 2015, les créances nettes du système bancaire sur l’Etat (Cne) se sont amplifiées de 383,3 milliards d’ariary dont 257,6 milliards d’ariary relatifs à la Bcm (Banque centrale de Madagascar) et 125,7 milliards d’ariary aux banques, d’après la Bcm. Sur la même période de l’année précédente, leur augmentation a été nettement moins importante, soit de 33,7 milliards d’ariary. L’aggravation du déficit budgétaire, la poursuite des paiements d’arriérés au début de l’année 2015 ainsi que l’intégration de certains arriérés de l’Etat auprès de la Bcm dans les créances se sont soldées par cette hausse de l’endettement de l’Etat auprès du système bancaire. Depuis fin 2014, l’encours des Cne de la Bcm s’est alourdi de 257,6 milliards d’ariary, contre 77,6 milliards d’ariary sur la période identique de l’année précédente.
D’une part, les dépôts alimentés par les déblocages en fin 2014 ont été utilisés et d’autre part, les créances se sont alourdies.
Les décaissements d’aides budgétaires totalisant 321,0 milliards d’ariary à la fin de l’année précédente n’ont que momentanément alimenté les dépôts de l’Etat. Il en est de même pour les déblocages des financements extérieurs aux mois de janvier et février 2015, provenant de la Banque Africaine de Développement pour 91,6 milliards d’ariary et de l’Agence Française de Développement pour 59,4 milliards d’ariary. En effet, ils ont été utilisés pour financer diverses dépenses et pour régler des arriérés intérieurs. Aussi, l’Etat a mobilisé, au total, 194,5 milliards d’ariary sur ses dépôts auprès de la Bcm, en particulier sur ceux en devises, lesquels ont diminué de 134,2 milliards d’ariary. Par ailleurs, le compte courant du Trésor est pratiquement soldé à fin juin alors qu’il présentait un encours de 62,6 milliards d’ariary à fin décembre 2014.
Par contre, les autres dépôts du Trésor auprès de la Bcm sont restés pratiquement stables. En parallèle, les créances brutes de l’Etat se sont accrues de 63,1 milliards d’ariary, en raison essentiellement de l’incorporation des arriérés « d’intérêts et de commissions sur titres de créances négociables » de 124,3 milliards d’ariary dans les autres créances sur l’Etat. En revanche, l’Etat a remboursé 59,0 milliards d’ariary d’avances statutaires et l’escomptes de lettres de change a baissé de 2,3 milliards d’ariary.
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