Candidature pour Mahazoarivo – Pression d’Omer Beriziky
Chaque semaine, des noms et des têtes de personnalités « premier ministrable » sont affichés à la une de certains journaux, alimentant encore plus les discussions autour du remplacement du général de brigade aérienne Jean Ravelonarivo et de certains membres de son gouvernement. Hier, c’est l’ancien Premier Ministre de la Transition Omer Beriziky qui a précisé sa position. Même si son nom a déjà été sur les lèvres de plusieurs députés l’an passé, ce dernier a clairement affiché hier sa volonté de reprendre les règnes de Mahazoarivo si le devoir l’appelait. Toutefois, Omer Beriziky a souligné que sa nomination devrait se faire sous le strict respect de la Constitution, notamment du fameux article 54. Il y a pourtant lieu de souligner que cette procédure n’a pas été respectée depuis ces deux dernières années et que la question du remaniement reste encore aujourd’hui « en suspens ». Ainsi, l’on peut croire que l’ancien Premier Ministre rajoute juste de la pression sur les hommes actuellement au pouvoir, d’autant plus qu’il a profité de l’affaire des bois de rose saisis à Singapour pour soutenir sa candidature.
Passage obligé à l’Assemblée Nationale
Pour cause, il en connait un rayon sur le trafic de bois de rose pour avoir collaboré à l’élaboration du cadre juridique et surtout pour avoir donné une liste des gros bonnets opérant à Madagascar au Président de la République. Lors des deux premières années de règne de Hery Rajaonarimampianina, la question du remaniement a toujours été posée, impliquant l’Assemblée Nationale et donc la question de la majorité, toujours à géométrie variable. C’est le contrôle de cette institution qui donne tant de mal au président de la République dans la nomination d’un Premier Ministre. C’est pour cette raison qu’Omer Beriziky est resté à ce poste jusqu’au 11 avril 2014, jusqu’à la nomination de Kolo Roger ayant tenu tout juste année puis remplacé par le général de brigade aérienne qui tient encore tête à ses supérieurs. Quoi qu’il en soit, l’actuel chef du gouvernement sera certainement sous peu obligé de s’écarter s’il prétend réellement être un bon militaire obéissant. Il faudra alors repasser par l’Assemblée Nationale où la majorité, malgré un soi-disant pacte de responsabilité, n’est toujours pas invariable. Aujourd’hui encore, on raconte qu’une pétition réclamant la destitution de l’actuel bureau permanent dirigé par Jean Max Rakotomamonjy et la convocation d’une session extraordinaire circuleraient sous les manteaux des députés. Compte-tenu du fonctionnement auquel les parlementaires de la chambre basse nous ont habitués, certaines personnalités souhaitent prendre son contrôle, en premier lieu. Reste à savoir si ces soi-disant « premier ministrable » y seront ou pas pour quelque chose.
Laza Marovola