Promesse de fin du délestage – Jean Ravelonarivo trop confiant
A l’heure actuelle, le problème du délestage aurait déjà dû être une histoire ancienne compte tenu de la promesse du Président de la République de le résoudre dans une période maximum de six mois suivant son investiture. Mauvais calcul ou promesse en l’air, le fléau n’est toujours pas résolu, et ce, malgré de nombreux nouveaux engagements. La population ne veut plus rien entendre pour la simple raison que les coupures de courant sont toujours fréquentes dans plusieurs quartiers de la Capitale, mais aussi des provinces. Même le contrat scandaleux avec Symbion Power censé y mettre fin n’a pas porté ses fruits, mettant encore plus la population en colère. On reproche aux responsables étatiques de ne pas avoir de réelle volonté politique, mais il semble que Jean Ravelonarivo veut sortir du lot. Ce mois, le Premier Ministre avait indiqué avoir approché le groupe Dangote dont le fondateur est considéré comme l’Africain le plus riche du monde. Lors de la visite du Pdg de ce groupe à Jean Ravelonarivo a clairement affirmé que le problème du délestage pourrait être résolu avec une collaboration avec Dangote. Le chef du gouvernement s’est montré confiant, peut être même un peu trop mais a pris le soin de ne pas fixer un deadline. Pourquoi ? Parce que le groupe Dangote opère principalement dans la cimenterie, la sucrerie et les hydrocarbures.
Encore une question d’intérêt ?
Lors de ses récents déplacements, le Premier Ministre n’a pas seulement approché le groupe Dangote mais également General Electric, Tailor DeJongh, Enjaz Power Holding, le groupe Worms et la fondation « France Liberté Danielle Mitterand ». En tout cas, c’est la version officielle et on ne connaitra donc jamais avec qui d’autres, Jean Ravelonarivo a eu des rencontres. Quoi qu’il en soit, personne ne sait exactement ce que ces entrevues donneront dans un futur proche, notamment concernant la fin définitive du délestage sur tout le territoire. Pour certains techniciens, ce problème peut être radicalement résolu mais c’est le manque de volonté politique qui pose problème. On soupçonnera donc un conflit d’intérêts, voire une corruption à grande échelle et même des actes de sabotage. Ainsi, quand le chef du gouvernement prend le risque de promettre la fin du délestage, il est peut-être de bonne foi mais tente certainement de conforter sa position actuelle. Il y va de son intérêt. Quant à ses futurs collaborateurs étrangers, il va de soi qu’ils pourraient collaborer en vue de faire du profit à Madagascar. Il y va aussi de leurs intérêts. Dans tous les cas, la population reste toujours la principale victime.
Laza Marovola