Protection de la biodiversité – Incapacité du ministère de l’Environnement
Deux crimes contre la biodiversité se sont produit presque en simultanée. La première concerne l’arrestation d’un ressortissant russe en possession d’une centaine de caméléons à l’aéroport International d’Ivato, et le second est relatif à l’attaque d’une centaine d’exploitants illicites de saphir à la limite du parc national protégé d’Isalo. Evidemment, le ministère de l’Environnement était aux abonnés absents et n’a rien pu faire pour empêcher ces crimes. Comme à l’accoutumée, ce ministère qui se veut être le gendarme de la biodiversité unique de Madagascar, n’a jamais pu désamorcer toutes les tentatives de braconnage à l’intérieur des centaines de zones protégées à travers toute l’île. Ce sont toujours les agents de circulation de la police nationale et de la gendarmerie ainsi que les douaniers et la police de l’air et des frontières, qui ont mis la main sur des produits de la faune et de la flore sauvage prêts à être embarqués dans les taxis brousses ou dans les avions.
Suspicion de complicité
Il est impossible pour les trafiquants de pouvoir récolter un nombre important de reptiles endémiques dans une même zone protégée. Mais il est tout à fait possible qu’ils aient des complices parmi les agents forestiers travaillant au sein du ministère de l’Environnement. On sait qu’il est fortement probable que des employés des organismes et associations œuvrant dans la conservation de la biodiversité figurent parmi les complices. Ces Ong connaissent parfaitement tous les recoins des forêts où ils travaillent et bons nombres d’entre eux sont même capables de reconnaitre et de dénombrer tous les spécimens de la faune sauvage. Ceci soulève la suspicion d’implication pour complicité de ces professionnels de la conservation. Le ministre a intérêt à ouvrir des enquêtes sérieuses pour dénicher ceux qui aident les trafiquants à s’emparer de la richesse du pays. En tout cas, jusqu’ici, il ne l’a pas fait et cela donne à de nombreux observateurs une certaine conclusion, d’autant que l’homme vient en effet d’une fondation, et donc non-gouvernementale.
Dominique Val