Bois de rose saisis à Singapour – Anthelme Ramparany jeté en pâture
Au mois de mars 2014, 30 000 rondins de bois de rose quittaient le territoire malgache à destination de Hong Kong, mais furent interceptés et saisis à Singapour. A cette époque et encore aujourd’hui, l’exportation de ce bois précieux est toujours illégale et pourtant une délégation gouvernementale malgache aurait fait le déplacement pour légaliser cette exportation, plus précisément pour authentifier les dossiers autorisant l’exportation illicite. Pourtant, la coupe, le transport et l’exportation du bois de rose sont formellement interdits depuis 2009. La justice Singapourienne s’est saisie de l’affaire, et le dénommé Wong Wee Keong, présenté comme le propriétaire de ces 30 000 rondins d’une valeur de
50 millions de dollars a été acquitté une première fois en octobre 2015 avant que la Haute Cour de Singapour ne fasse récemment appel de cette décision. Rebondissement dans l’affaire donc, d’autant plus que la justice de Singapour ne plaisante pas avec le respect des lois. Hier, Anthelme Ramparany, ministre de l’environnement nommé en 2014 a avoué s’être rendu en Asie, plus précisément à Singapour pour défendre l’intérêt national. Mais comme il ne souhaite pas tomber tout seul dans cette affaire, il n’a pas hésité à souligner le caractère officiel de son déplacement avec quelques membres du gouvernement dont l’ordre de mission a même été signé par le Premier Ministre à l’époque, Kolo Roger. Compte tenu de l’ampleur prise par cette affaire, l’équipe dirigeante s’est enfin résolue à offrir des suspects, qui feront office de coupables.
Tolérance Zéro
En 2014, le Président de la République a officiellement déclaré le début de son combat personnel contre les trafiquants de bois de rose. Pour l’aider dans cette tâche, l’ancien Premier ministre Omer Beriziky lui avait remis une liste des gros bonnets opérant à Madagascar. L’application d’une politique de Tolérance Zéro a même été scandée à tout bout de champ mais le trafic n’a cessé de s’intensifier. Par ailleurs, les interpellations sont quasi inexistantes comme le regrette Robert Yamate, ambassadeur des Etats Unis. Jusqu’à aujourd’hui, la mafia du bois de rose ne craint personne pour la simple raison que des dirigeants corrompus sont impliqués dans le trafic. Le régime bleu martial a la gueule de bois…de rose et ceux qui menacent le groupe tout entier, devraient tout simplement être poussés à la touche. De ce fait, Anthelme Ramparany et les autres membres de la délégation gouvernementale, mais aussi l’ancien premier ministre devenu vice-président du Sénat, Kolo Roger, devront faire l’objet d’une enquête et être sévèrement punis si leur culpabilité est prouvée. Quoi qu’il en soit, la justice de Singapour n’aura qu’à demander les documents administratifs fournis par Wong Wee Keong, pour ensuite se pencher sur le cas du ou des signataires de l’autorisation d’exportation.
Laza Marovola