Cua – Du feu pour dissuader les marchands illicites
La commune urbaine d’Antananarivo (Cua) va utiliser le feu pour dissuader les marchands illicites qui persistent à squatter les rues de la capitale. L’équipe de Lalao Ravalomanana va littéralement bruler les marchandises confisquées qui n’ont pas été récupérées par leurs propriétaires durant un mois. Une manière forte de démontrer que les dirigeants de la municipalité qui ne connaissent que les méthodes de répression, n’ont aucune pitié. Pourtant, brûler des marchandises qui pourraient servir à d’autres fins, n’est autre que la manifestation d’une dictature perpétrée envers le petit peuple et ce dernier n’a ainsi aucun droit pour réclamer quoi que ce soit. En réalité, ces derniers n’ont aucune intelligence – d’ailleurs leurs décisions font la risée de toute la population –, et ne savent rien d’autre que dépouiller les habitants et frapper le plus fort possible. C’est effectivement la règne de la terreur actuellement dans la gestion du personnel de cette institution et pire, l’armoirie de la ville qui a fêté, il y a deux ans, ses 400 ans, et qui se trouve sur le parquet du rez-de-chaussée de l’Hôtel de ville, a été enlevée par Lalao Ravalomanana pour être remplacée par des … jeunes plants contenus dans de petits sachets plastique. Manquant cruellement de connaissance, les dirigeants ne savaient pas que cette armoirie a été réalisée par des artisans « zafimaniry » avec des bois précieux dont du bois de rose.
Une amende d’Ar 50 000
Dernièrement, la Cua a sorti un communiqué précisant que les marchands propriétaires des articles saisis disposent de 10 jours pour s’acquitter d’une amende de 50 000 ariary. Après ce délai, ils seront obligés de payer un surplus d’amende de 1 000 ariary par jour. Il y a de quoi se faire des c… en or d’autant que les observateurs se demandent si la prévision de cette recette est inscrite dans le budget primitif de cette année et si ce nouvel arrêté municipal a fait l’objet d’affichage et de communication, comme la loi l’exige. Beaucoup diront ne l’avoir jamais vu puisque cette équipe de Lalao Ravalomanana a l’habitude de prendre le chemin le plus court et de se f… de la légalité.
Par la suite, la Cua passera à l’étape suivante : brûler les marchandises saisies après 30 jours au cas où les amendes ne sont pas réglées. Bien sûr, ce sera le cas puisque les articles en question coûteront jusqu’à 5 fois plus que leurs valeurs marchandes et par conséquent, personne ne va les acheter. Comme disait un proverbe malgache : « Tsy mahaleo sarany, ny vidiny ! ». De mémoire d’habitant de la Capitale de Madagascar, on n’a jamais vu des dirigeants aussi portés sur la répression tout en étant … voraces. Les mauvaises langues parlent même de nouvelle race de carnivore qui veut se refaire une santé financière après une traversée du désert.
Bien sûr, les marchands contestent cette nouvelle mesure. « Nous avons l’impression qu’en nous empêchant d’exercer le peu de travail qui nous est disponible, les dirigeants au sein de la municipalité voudraient nous entrainer à renforcer le rang des malfrats. La mairesse elle-même s’est engagée à ne rien faire contre les marchands des rues tant qu’il n’y a pas de la place pour eux dans les nouvelles infrastructures érigées mais finalement, ce n’était que du baratin comme toutes ses autres promesses », précisent-ils.
Des agents corrompus
En tout cas, la chasse aux marchands de rue continue de plus belle et il n’y a pas que les dirigeants de cette ville qui en bénéficient. Il y a aussi les gros bras utilisés par la commune urbaine d’Antananarivo. « Depuis le début de cette chasse, c’est-à-dire au début du mois de janvier dernier, nos enfants ne vont plus à l’école et nous mangeons qu’une fois par jour. Après trois mois de ce traitement inhumain, il est sûr que l’année scolaire est complètement foutue d’autant que c’est le deuxième trimestre. Nos enfants auront donc en tout 9 mois de vacances forcées et il est encore impossible pour nous de prévoir la prochaine rentrée scolaire au mois d’octobre. C’est encore très loin dans nos pensées et à l’heure actuelle, la rupture définitive avec les bancs de l’école est plus probable qu’une insertion scolaire. Personne ne s’attendait à ce que ce prix à payer pour avoir cette femme à la tête de la mairie d’Antananarivo est aussi lourd. Ce sont nos enfants et quoi qu’on dise, ils sont l’avenir de ce pays. En somme, Lalao Ravalomanana est en train de fabriquer une génération de malfrats. D’un autre côté, beaucoup d’entre nous ont des arriérés de loyers et finiront assez tôt dans la rue. Et ça aussi, c’est un danger immédiat qui nous guette ! », a déclaré une mère de famille qui garde toujours sur sa tête, un panier de marchandises à vendre.
Par contre, les dirigeants de la Cua s’en moquent complètement, d’ailleurs la Maire de la ville a confirmé de nouveau, lors de la célébration de la journée internationale de la femme, que ce qu’elle entend par « assainissement », continue.
Dom et Ralambomamy